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Ceci est le résultat de prise de notes des étudiants en M1 de sciences de l'éducation !

 

Restez critique envers ce que nous vous proposons !

 

Comme toutes productions humaines des erreurs ont pu être faites!

 

Vous pouvez toujours réagir grâce aux commentaires

 

Tous questionnements, grognements

 

et autres réactions sur les cours sont les bienvenus

 

et même indispensable pour un travail d'échange constructif !

 

Alors n'hésitez pas!                

 

 

 

 

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Adresses utiles ...

http://mourepiane.free.fr/
www.fse.ulaval.ca/chrd/Theories.app./

http://jm.perez.waika9.com
21 décembre 2006 4 21 /12 /décembre /2006 20:45
Vous pouvez aller chercher vos
convacation aux examens
 au bureau n°8
de la division de l'étudiant

Bonnes fêtes !
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12 décembre 2006 2 12 /12 /décembre /2006 17:26
pour celles et ceux qui vont aller "observer" des pratiques en classe , pour l'ue sceq 41 ou pour leur mémoire, des conventions sont disponibles au sécrétariat C141.
généralement, elles sont demandées pour entrer dans une classe.
il faut donc en demander un exemplaire , le remplir et le faire "tamponner" au secrétariat.
voilà!
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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 01:31

Pour l'instant, le groupe esaef crée sur le bureau virtuel, ne peut accepter que dix personnes !!!!


Nous proposons donc de faire des rotations et de "quitter le groupe" chaque fois que nous nous déconnectons du bureau virtuel, afin que nous ayons tous la possibilité de consulter les documents et le forum !!!

Je sais c'est fastidieux mais nous ne pouvons faire autrement pour l'instant !
Nous essayons d'avoir un groupe acceptant plus de 10 personnes, car l'outil est nettement plus intéressant que ce blog, qui n'accepte pas les schémas sur word et qui ne prend pas en compte les fichiers pdf !

Voili voilà


A l'approche des partiels, vous trouverez donc une partie des cours sur le blog en attendant d'avoir réglé les problèmes techniques du bv !

Merci

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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 01:30

Pratiques professionnelles

Jean Ravestein

29 11 06

 

Demande de résumé et ressenti des différentes interventions par les étudiants.

Problème du lien ergonomie et dossier évaluation. Les méthodes et notions peuvent être utilisées pour le mémoire.

Problème de la préparation : utile ou non ?

Modèle : système didactique (ou triangle didactique ou pédagogique).

 

 

Pour le schéma il faut télécharger le doc sur le bv ou demander le cours à un étudiant merci !

 

 

Cela permet de modéliser ce qui se passe dans une classe.

3 séries de variables en interaction double.

Si j’essaie de comprendre ce que je fais ou subis dans une classe, je suis obligé de regarder, isoler une des variables pour voir ce qui se passe à l’intérieur d’un système.

Dans une classe de musique beaucoup plus de chahut que dans une classe de maths. C’est flou. Parfois pas de chahut, mais c’est rare.  Milieu instable.

Geste professionnel de la maîtresse de maternelle : marcher à reculons dans les couloirs. Un métier a des savoirs incorporés.

 

Observer une situation : quelle théorie convoquer ?

La prof de musique est-elle moins bien formée que les autres ? Non. A-t-elle une formation personnelle moins développée que les autres ? Peut on suspecter qu’elle est plus fragile que les autres parce qu’artiste ? Non.

Les élèves : n’aiment-ils pas la musique ? Ils adorent la musique.

Est-ce peu développé dans la société ? Non.

Problème différentiel milieu intérieur milieu extérieur, décalage, distance ?

Les notions en maths ne sont pas plus proches des élèves.

Les maths, personne ne s’en  sert.

 

Quelle est l’importance du milieu là dedans ?

En primaire, la discipline est la même. Pourtant il n’y a pas de chahut. Le rapport au savoir est différent, parce que le rôle dans l’évaluation est considéré différemment en secondaire. On voit aussi la situation comme déterminante. Les profs de musique n’ont aucun poids dans les conseils de classe. Dans les pays de l’Est, la note de musique compte. Cela dépend du rapport que la société a avec la musique. En Lettonie, on ne peut avoir le bac si on ne sait pas jouer d’un instrument. En Bulgarie, il y a des profs et des salles de musique dès la maternelle.

Les profs essaient de réduire la distance en proposant des musiques plus proches de la culture des élèves.

Est-ce qu’on peut suspecter la musique comme discipline d’être farfelue ? Non, c’est très rigoureux. La musique est culturellement extrêmement implantée dans les cultures.

En occident, on a rendu la musique presque scientifique. Ex : musique contemporaine.

La musique est très codifiée.

Il n’y a pas de conservatoire de mathématique. Il y a un problème par rapport à l’objet de savoir. Les initiatives pour réduire l’écart sont  mal perçues. L’enseignant qui fait faire du djembé ou du rap est contesté par les parents.

Si le solfège est obligatoire au bac, cela change la légitimité des savoirs.  Il y a aussi une sur importance accordée en secondaire. Si on propose un projet autour de la musique, on change le rapport au savoir, il y a une notion de plaisir. En maternelle, la musique est mieux suivie que les maths.

 

Problèmes de recrutement et de professionnalisation

Un bon maître donne satisfaction aux élèves, aux parents, à la hiérarchie. Est-ce que le modèle est prédictif  pour des jeunes qui entrent sur concours dans la profession ?

La note est déterminante pour être recruté. Un écart de quelques centièmes de points peut être discriminant. Cela donne-t-il une plus grande chance d’être un bon enseignant ?

La note donne-t-elle une idée du rapport au savoir  du futur enseignant ?

Le futur maître sera en face d’élèves dans son rapport pédagogique. La didactique inclut l’importance fondamentale des savoirs dans la relation pédagogique.

Quelqu’un qui est évalué dans le concours ne peut être évalué sur ses critères. Quand on a passé les choses les plus simples, on peut demander pourquoi les gens veulent faire ce métier ?  Chevallard répondait à ceux qui disaient « J’aime les enfants », « Dutrou aussi ».

 

Le métier d’enseignant met en œuvre des compétences, mais à partir de quelles capacités ?

Elles sont de l’ordre du qualitatif.

Evaluer des gens en amont sur des compétences, c’est débile. Mais on essaie de deviner leurs capacités. On peut leur demander quel est leur rapport au savoir.

Deux types de rapport au savoir : rapport public (ce que je suis en mesure d’exhiber vis-à-vis de tel objet de savoir, devant les élèves par exemple). Le deuxième type de rapport est privé. Qu’est ce que je donne à mes élèves de ce que je sais ? Qu’est ce qu’un prof fort pour des élèves ? Dans le rapport public, il ne se fait pas piéger. Mais c’est celui qui fait penser aux élèves qu’il a autre chose. Ils le voient quand ils posent des questions qui amènent à faire des digressions.

Les théories d’apprentissage sont pertinentes pour les élèves, quand on trouve un problème intrinsèque à l’élève. Dans la formation pour adultes, comme on les prend pour des enfants on leur ressert des choses très scolaires alors qu’ils ont souvent eu un rapport au savoir défectueux dans leur passé : ex : AFPA GRETA. On suppose qu’il a terminé sa maturation piagétienne.

 

Valeurs 

Un prof d’histoire doit enseigner les événements d’Algérie appelés maintenant guerre d’Algérie. Il est pied noir. Il enseigne à Marseille dans les quartiers Nord. Il est obligé de s’impliquer dans son rapport privé aux savoirs, il y a une question de valeurs. Sa représentation des élèves, sa conception du citoyen entre en jeu.

Les enseignants du secondaire sont souvent dans l’idée qu’il ne sont là que pour instruire par pour éduquer. Ils considèrent que l’élève est un vase qu’on remplit, pas un feu qu’on allume (Montaigne), que les élèves sont là pour essayer de détourner ce qu’il propose. Au mieux il peut proposer une ingénierie de projets pour essayer d’intéresser les élèves.

Les idées généreuses de Freinet, Montessori, Claparède, quand on les voit fonctionner dans une classe performante donnent l’image d’une usine. Certains pensent que règne un désordre bienveillant. Ils sont contrôlés, il y a aussi un auto-contrôle. C’est le contraire.

Certains didacticiens disent que l’éducation n’est pas le problème des enseignants. On ne peut faire  entrer de force les valeurs. Peut on les faire passer ?

Il y a un contrôle éthique du maître qui se réfère à ses valeurs.

Les enseignants sont tout le temps dans l’auto-contrôle. 

Les novices au début ont besoin de tout cadrer, de tout contrôler.

 

Le travail d’enseignant consiste à désigner chez les élèves qu’ils sont ignorants. Certains le prennent mal, cela passe mieux en terminale S que chez les enfants en lycée professionnel.

Dans les formations au CAPASH, il y a un travail sur les valeurs. ON pourrait travailler sur le pourquoi avant d’aborder le comment le métier d’enseigner.

 

Rapports aux savoirs public et privé

 

L’élève a aussi un rapport public au savoir.

L’élève montre qu’il sait, particulièrement dans les évaluations. L’élève montre qu’il sait qu’il a appris sous certaines formes. Il doit parfois justifier de comment il a appris. Le métier d’élève consiste à s’ajuster le mieux possible aux attentes de l’institution.

L’élève doit apprendre à apprendre, apprendre à restituer, à contrôler, polisser son rapport au savoir.

On aura un rapport public avec le savoir d’autant plus dense qu’on a un rapport privé dense avec lui.

Les profs de math font-ils des maths pour le plaisir ? Généralement non. Ce qui est différent du rapport privé du prof de musique.

Il faut que l’élève devine qu’il y a quelqu’un qui en a sous le pied, qui peut accélérer.

Il faut aimer la discipline, le charisme viendra ensuite, si tant est qu’il est nécessaire. Quand on est instit, on les a toutes. Il faut aimer la culture. Il ne faut pas avoir peur de se déclarer auto incompétent en certains domaines, déléguer…

 

Le malheur c’est que les enseignants qui réussissent des concours pensent que cela marque la fin de leur rapport privé aux savoirs. Les agrégés qui rentrent à l’université ne sont pas forcément chercheurs. Il faut avoir une valeur scientifique de remise en question.

Les phénomènes de chouchou : il y  a forcément un rapport différentiel entre l’enseignant et l’élève selon l’enfant, particulièrement en primaire.

 

L’élève sait des choses sur ce qu’on est censé lui apprendre qu’on ne sait pas qu’il sait. Mon travail est-il de prendre en compte ce que l’enfant sait de manière privé ? Il est différent de considérer que les élèves ne savent rien sur un sujet. C’est particulièrement crucial chez les adultes. Peut on en tenir compte ? Faut-il en tenir compte ?

Si on pense qu’on peut faire autant d’enseignements que d’élèves, c’est impossible. On apprend en tribu, dit Chevallard. On va partager des savoirs dans un groupe.

1er paradoxe : tous les élèves sont différents.

2/ ils ont un rapport au savoir différent.

Faut-il savoir ce que les enfants connaissent au départ ? C’est difficile à prendre en compte pour des enseignants débutants.

 

La gestion des affects

La gestion des affects fait partie du métier d’enseignant. L’enseignant doit contrôler ses affects. Il y a des élèves vers lesquels on est attiré, d’autres qui nous repoussent, il faut le montrer le moins possible. Le problème chez le novice est qu’il se fait bouffer par le contrôle des affects. Il ne peut pas entendre l’expression des enfants. Ex : je n’ai pas compris. Comment répondre à cette situation ?

-         tu viendras à la récréation.

-         Tu aurais dû comprendre.

Quel est l’enseignant qui se pose des questions quand il voit qu’un enfant n’a pas compris. Combien d’enfants sont dans le même cas ?

Dans cette situation banale, mille réponses possibles. Former des enseignants, ne serait-ce pas donner des réponses possibles à cette question ? 

Il y a des gestes professionnels de l’enseignant. On peut les apprendre.

 

En sciences de l’éducation, on n’a pratiquement pas de travaux sur l’influence de la gestion des affects.

L’histoire de la relation pédagogique, dès la maïeutique, prenait en compte un rapport physique à l’élève pour le former. Il faut être très proche de l’élève sentimentalement pour lui apporter des connaissances.

Un professeur est proche de ses élèves. Qu’est ce que cela veut dire ?

Un élève et un maître le deviennent quand ils pénètrent dans les locaux. L’institution crée des types de rapports humains artificiels dans lequel l’affect n’est pas garanti. L’enseignant ne peut être abordé sous l’angle père ou copain ; il est borné parce qu’il y a des rapports à transmettre.

Le feeling : on sent les choses et on agit en conséquence. Il y a un métier d’enseignant qui peut s’apprendre, ce n’est pas qu’un question de feeling, de don !

La formation continue des enseignants c’est intéressant, la formation initiale est très importante.

Importance du travail sur soi : on peut travailler sur les paradigmes.

Théorie : pas de rapport avec les pratiques.

Recettes à la Meirieu.

Que doit-on faire ?

Dans les mentalités, les enseignants et les formateurs pensent que ce n’est pas un vrai métier.

 

Le temps didactique

De l’élève : la vitesse avec laquelle il apprend les choses qui lui sont présentées.

Chaque élève a son temps didactique.

De l’institution : la prise en compte des temps didactiques des élèves.

Le maître a-t-il des gestes professionnels pour gérer le temps didactique ?

 

 Pour tout objet de savoir, quand on reprend un objet de savoir, on doit recontextualiser l’objet de savoir précédent. Tout apprentissage est situé. Cela s’apprend.

Ex : Est-ce que vous vous souvenez de ce que vous avez fait hier ?

Il s’agit de remettre en phase les temps didactiques des élèves et de l’institution. Prendre en compte le temps didactique à rebrousse poil. Il y a des choses concrètes à apprendre pour un novice.

 

Phase d’institutionnalisation dans un cours 

Après la phase de conflit socio cognitif, il faut institutionnaliser les savoirs. Peut-on apprendre à des enseignants à institutionnaliser les savoirs ? Comment fait-on pour montrer le savoir vrai ? Certains enseignants ne s’affirment pas comme détenteurs des savoirs.

Ecrire un résumé après la phase de recherche. Le maître a une grande responsabilité dans les savoirs. Il y a de mauvais maîtres comme il y en a d’excellents.

 

Le dossier pour la validation de l’unité d’enseignement

Il faut trouver des apprenants, quelqu’un qui a des intentions didactiques, un objet de savoir. Ce peut être quelque chose qu’on a vécu comme enseignant ou élève, ou qu’on a imaginé.

Etat de maturation de l’apprenant.

Intention didactique sur une séquence, puis analyse.

Description du temporel.

Rendre compte de l’observation

Si on imagine, rendre compte à priori.

On rapporte cela au théorique. On essaie de voir pourquoi quelque chose n’a pas marché. Ils n’ont pas fini : pourquoi ?

Il faut être concret. Importance des locaux. Dans certains types d’activités, le matériel a beaucoup d’importance.

Date de restitution : fin janvier. A donner en nommant le destinataire entre 5 et 10 pages. Critère : savoir analyser la situation.

Travail rédigé à l’ordinateur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 01:28

Alain Legardez

a.legardez@aix-mrs.iufm.fr

22 11 06

pratiques professionnelles

études sciences économiques et sociologie

enseignant à l’IUFM Aix

spécialiste des questions socialement vives

vient de sortir un livre sur ce thème chez ESF

 

Nouvelle intervention d’Yves Legardez  dans 2 semaines, le mercredi 6 décembre 06 : les représentations du métier d’enseignement.

 

12 décembre : mémoire d’une professeur des écoles :

enseigner en ZEP et non ZEP la citoyenneté et le débat réglé. Lambesc. Carole Fontani

Vendredi 1er décembre matin dans la salle des professeurs : HDR de Yves Alpe travail sur le milieu rural

 

         Grilles de lecture et d’analyse sur les métiers et les activités d’enseignement

                     

Tochon : l’enseignant expert

Novice pendant 5 ans, certains ne seront jamais expert : capable de réagir à n’importe quelle situation.

 

 

 

Objectif : construction d’une identité professionnelle

En France, elle se fait de manière assez brutale. Une année de formation professionnelle stagiaire sur le terrain. Puis en classe.

Dans l’année de stagiaire, il y a une partie pratique en établissement, et une partie théorique.

Formation en biseau : On entre au fur et à mesure du développement des études universitaires, on instille quelques éléments de professionnalisation.

Module de pré professionnalisation en licence. Il y a un début d’enseignement référé. Cela existe dans les autres pays européens, comme l’Italie.

Formation professionnelle d’individu, d’acteur social, d’identité professionnelle d’enseignant. Cette activité qui est le fondement de l’IUFM est la dialectique entre les savoirs professionnels et les savoirs théoriques. C’est remis en cause actuellement. Qu’est-ce que la formation professionnelle des enseignants par alternance ?  Formation sur le terrain et un peu de théorie en université. Formation par compagnonnage et mimétisme. C’est l’antithèse de la formation universitaire.

Ce sont deux conceptions du métier d’enseignant qui s’affrontent…

Le système qui a fondé les IUFM : concours à la fin des années universitaires, avant la formation professionnelle, autre version à la fin des années de formation professionnelle. Jospin a tranché : entre les deux, au milieu.

 

Groupes de formation professionnelle de 20 stagiaires : étude des problèmes collectivement, analyse de pratiques. Relation entre le mémoire professionnel et la pratique. Dialectique entre savoirs théoriques et savoirs pratiques.

 

Travailler à fond un problème qu’il choisit avec un directeur de mémoire et un tuteur.

 

Les PLP ont la double alternance : stage en entreprise et stage en établissement scolaire.

 

Enseigner Apprendre

 

Comment enseigner quand on ne sait pas comment apprendre ?

Schéma du modèle allostérique des apprentissages André Giordan. Comment schématiser comment on apprend ?

 

Pour le schéma il faut télécharger le doc sur le bv ou demander le cours à un étudiant merci !

 

 

Le modèle allostérique peut métaphoriquement  schématiser le processus de l’apprentissage à condition d’ajouter que la structure cognitive, remodelée par le contenu conceptuel ou la procédure présente dans la situation d’apprentissage présents dans la situation d’apprentissage est prête, au terme de l’apprentissage considéré, à de nouveaux ancrages cognitifs au niveau de nouveaux accrocheurs cognitifs jusqu’alors inactifs.

 

Il est biologiste et a construit une métaphore sur l’apprentissage en rapport avec les amibes.

Il travaille au laboratoire d’épistémologie à Genève.

Une information du type chiffres du chômage ne remet pas ne cause la construction de savoir. Mais certains savoirs remettent en cause l’organisation des savoirs. Ce sont des savoirs cruciaux.

Savoirs cruciaux : s’ils ne sont pas acquis, ils empêchent la construction de savoirs ultérieurs.

Matrice disciplinaire : Develay. 

L’apprenant n’est pas un récipient qu’on remplit.

 

Piaget avant avait parlé d’apprentissage par assimilation accommodation.

Les causes du chômage : il y a trop de femmes qui travaillent, ou trop d’immigrés, ou trop de paresseux… Faux.

Le savoir nouveau a pris la place de l’ancien. Il n’y a pas substitution. La vérité remplace l’erreur sans changer le savoir local. Il propose la notion d’accrochage cognitif. ON peut mettre un élève en contradiction avec lui-même. Ex : trop d’immigrés. Tableau baisse d’entrée des immigrés, accroissement du chômage. Conflit cognitif interne à l’individu. Si dispositif conflit socio cognitif.

Si tout marche bien, à la fin de la séquence, l’apprentissage nouveau est intégré et l’ensemble des savoirs constitue une nouvelle structure cognitive.

 

Ce qui a été étudié n’est pas forcément intégré.

Zone proximale de développement Vygotski.

Conception spiralaire des acquisitions : Bruner.

Le modèle allostérique des apprentissages.

La théorie la plus acceptée généralement est de type constructiviste.

Les savoirs se construisent sur un savoir déjà là : savoirs scolaires et savoirs sociaux, à l’aide de médiations : enseignants, machines, groupes…

 

Si on sait comment ils apprennent, comment peut-on enseigner ?

 

Passeron sociologue

 

Pour le schéma il faut télécharger le doc sur le bv ou demander le cours à un étudiant merci !

 

Comment apprendre enseignant rayonnant, apprenant à côté. Ce système fonctionnait fin XIX ème début XXème siècle, particulièrement à l’université, où les étudiants étaient proches culturellement des enseignants. Ils étaient préparés par des assistants. Dans certaines universités, on fait semblant que ça marche. Mais cela ne fonctionne pas. Il ne suffit pas que le professeur rayonne pour que les étudiants apprennent. Professeur rayonnant : modèle charismatique.

 

Conception de la pédagogie : il (l’esclave à l’origine) accompagne l’élève sur le chemin de la connaissance.

 

Il faudrait connaître A, savoir comment il apprend, tenir compte de ses données socio culturelles. Grâce à des connaissances didactiques, B peut alors aider A à apprendre.

 

 

On peut alors s’interroger sur les stratégies pédagogiques. L’activité d’imitation Winnikamen.  Les exercices sont des activités d’imitation. On apprend des petits savoirs.

La leçon ou la conférence : très décriée, sinon niée. Cours frontal : l’enseignant expose, l’élève écoute, logique de la transmission réception. Est-ce à éliminer ? Cela dépend. Ce n’est pas en début de séquence que le cours est le plus approprié. Il faut un moment d’institutionnalisation des savoirs. Cela peut être en début de séquence sur des savoirs que les élèves ne peuvent pas inventer. Ex : agents d’économie nationale : entreprises ménages institutions bancaires. Stagiaires : faites construire les savoirs par les élèves. Les élèves plantent : ils ne peuvent reconstruire une classification réalisée par des experts.

La situation problème correspond au socio constructivisme et à la dévolution.

Les causes du chômage en classe ES. Questionnaires de représentations sociales. Pas d’idées reçues du type femmes ou immigrés responsables du chômage.  Elles avaient prévu un travail de type socio constructiviste. Les idées reçues émergent. La discussion se fait sur le rapport du travail des groupes : conflit socio cognitif. Savoir scolaire construit comme référent de la classe. Les élèves doivent être habitués à  ce genre de travail.

S’ils sont habitués au cours magistral, ils sont déstabilisés et ne savent pas accepter la dévolution et faire autrement leur métier d’élève.

Les élèves peuvent chercher dans des documents en groupe pour construire des réponses.

Ce qui est préconisé à tout niveau d’enseignement est un cours dialogué qui est souvent pseudo dialogué. Ex : quelle est la couleur du cheval blanc d’Henri IV : réponse noire.

Pourquoi donnes-tu cette réponse ? Explicitation de l’élève et reconstruction des étapes de raisonnement.

 

Cela veut dire que professeurs et élèves acceptent la dévolution. Il faut que le professeur ait préparé des vraies questions. Les jeunes professeurs n’entendent pas les réponses des apprenants. Ils n’acceptent que les réponses qu’ils attendent.

 

Perspective didactique :

« La didactique d’une discipline est la science qui étudie pour un domaine particulier les phénomènes d’enseignement, les conditions de la transmission de la « culture » propre à une institution et les conditions de l’acquisition de connaissances pour un apprenant. »

S. Joshua et JJ Dupin (1993) La didactique des sciences et des mathématiques, PUF

 

Astolfi : « Le point de vue didactique, c’est l’effort pour prendre appui sur les acquis des recherches, afin de tenir jusqu’au bout le pari de l’appropriation des savoirs pas les élèves. » JP Astolfi (1997), in Revue Française de Pédagogie n°120, p.72)

 

 

Différenciation pédagogie didactique

 

Pour le schéma il faut télécharger le doc sur le bv ou demander le cours à un étudiant merci !

 

Le contrat didactique : quelles sont les attentes réciproques des professeurs et des élèves vis-à-vis des savoirs ?  Il est souvent implicite.

 

 

 

La gestion de rapports de savoir

 

Savoirs savants dans les sciences sociales et pratiques sociales de référence : ce à quoi se réfèrent les savoirs de l’école. Ces programmes se réfèrent à des choses en dehors de l’école : savoirs savants, Martinand, pratiques sociales de référence, professionnelles…

 

 

Savoirs sociaux des enseignants et des élèves (des parents…)

 

Pour le schéma il faut télécharger le doc sur le bv ou demander le cours à un étudiant merci !

 

 

 

ex de l’enseignement de l’ECJS issu d’une demande des lycéens pas d’éducation à la citoyenneté en lycée, problème des banlieues, mais retrait d’une heure, rajout de l’EDD éducation au développement durable.

 

Etape de la sphère de l’expertise

Experts : enseignants réputés, inspecteurs, scientifiques qui construisent ou modifient les programmes.

On tient compte de la demande sociale, de l’évolution des sciences (quelle référence aux théories scientifiques), des savoirs professionnels nécessaires.

Fin des années 60, sciences économiques et sociales. Au départ, rien à voir avec les savoirs enseignés dans les universités. Volonté de rupture. Au fur et à mesure des différentes réformes, la liaison s’est affirmée.

Généralement, les experts ne savent pas ce que les élèves  peuvent apprendre.

Elèves : nouveaux lycéens (Dubet), peu portés à l’abstraction, objectifs de bas niveau, référentiels déclaratifs et peu ou pas problématisés. Cela ne tient pas compte des travaux d’Escol (Bautier Charlot Rochex). Pour apprendre, il faut qu’il y ait du sens.

 

Pour le schéma il faut télécharger le doc sur le bv ou demander le cours à un étudiant merci !

 

 

2 ème étape le travail du professeur

Au début de la carrière on colle aux référentiels, en fin de carrière, pas de prise en compte des nouveaux programmes.

Si on est spécialiste, on a plus d’informations sur un sujet, on peut aller à la source de l’information, mais on ne peut le faire tout le temps, cela demande trop d’investissement.

Quand je fais mon cours, je me situe par rapport à ce que je pense enseignable par rapport au public.

Transposition didactique interne : par rapport au travail de l’enseignant.

Les professeurs ne se réfèrent que rarement aux références extérieures, aux instructions officielles, ils consultent les manuels. Les enseignants délèguent ce travail aux auteurs de manuels.

 

Les questions socialement vives

Définition des questions socialement vives

Ces questions sont vives sans la société :

-         ce sont des questions de religion, développement durable,

-         elles représentent un enjeu pour la société (globalement ou dans l’une de ses composantes) et suscitent des débats, voire des conflits ;

-         elles font l’objet de traitements médiatiques

-         les références sont plurielles (économie libérale ou interventionniste)

-         Dans les savoirs savants plusieurs systèmes explicatif en concurrence

 

Risque d’enseigner et risque d’apprendre

Refroidir ou réchauffer les questions

Réchauffement climatique conférence de Nairobi.

Bush fait référence à un auteur qui pense que le réchauffement climatique n’est pas dû qu’aux humains. Il ne veut donc pas signer.

-         essayer le débat argumenté. Solution mais très difficile à faire. S’appuyer sur des arguments de type social ou scientifique. Objectif transversal : le débat argumenté.

-         Aider les élèves à s’appuyer sur les savoirs sociaux…

-         Pour acquérir des savoirs scolaires. Stratégie de l’import export. Importer des savoirs sociaux. Construire des savoirs scolaires.

-         Objectif : contribuer à la formation du futur citoyen (loi d’orientation de 1989)

Si on neutralise trop, on aboutit à des savoirs aseptisés qui n’ont pas de sens. Refus d’apprendre.

Pseudo discussions (nouvel avatar de l’enseignement transmissif)

« Jeu de dupes » de discours de deux mondes (« le vrai monde » et celui de l’école).

Les élèves se distancient de plus en plus des savoirs : exemple de la dissertation. C’est particulièrement vrai en lycée professionnel.

 

Develay : les matrices disciplinaires.

 

Travaux sur les représentations du métier d’enseignant.

Les classes à plusieurs niveaux sont très favorables aux apprentissages. Méfions nous de géographiser le contexte. C’est dans la campagne qu’il y a le plus d’ouvriers. Réussite à l’entrée en sixième meilleure pour les ruraux que pour les citadins. Moins de représentation au lycée : difficulté d’accès territoriales, milieux plus modestes, moins d’ambitions, souhait de rester au pays. Il y a peu de territorialisation des savoirs.

Investissement plus important de certains anciens élèves de lycées professionnels qui deviennent eux-mêmes professeurs de lycée professionnel.

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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 01:19

Actualité de la recherche

29 11 06

Claire Hintzi

2ème année de doctorat

 

La parole intempestive à l’école

 

En maîtrise, stage en SEGPA pas directement en rapport avec le contenu des paroles de l’enseignant.

Motivation : travail sur la parole.

Clinique d’inspiration psychanalytique.

Division de l’inconscient.

Travail du transfert et du contre transfert.

Travaux de Régine Sirotta. Héritage culturel, filles garçons, recherche de type expérimental, réseaux de communication légitime avec l’enseignant et réseaux parallèles et qui ne rentre pas dans l’échange principal enseignant et enseignés

Travaux de Philippe Perrenoud sur la circulation de la parole.

Travaux de Claudine Blanchard Laville. La relation entre deux personnes

Travaux de Boumard sur la déviance. Travail sur les normes, l’ethnos de la classe.

 

La parole, les gestes, l’acte, forces de liaison et de déliaison. Cela nécessite de situer dans l’interprétation et de questionner le sens.

L’oral se travaille en permanence en maternelle. Dans les grandes classes, les enseignants amènent leur objet d’étude et on parle dessus.

Chaque enseignant a sa conception de la parole et de la parole légitime.

 

Modèle de ce qui est dit sur la parole scolaire. Dans la littérature, la parole scolaire se reflète dans trois modèles de parole :

-         les activités d’enseignement de l’oral

-         l’écolier qui pose les bonnes questions, investit les bons propos

-         la parole clandestine entre les élèves.

 

Ces paroles intempestives co-existent avec ces trois modèles. Comme postulat, les paroles intempestives peuvent donner lieu à une création de connaissances quand l’enseignant s’en sert, mais aussi pour la construction personnelle de l’élève.

 

Cette prise de parole inscrit le je d’une parole située, publique, spontanée, singulière, pour partie signifiante. Elle ne respecte pas les règles d’une oralité savante.

Vaquet : parler comme un livre. C’est le leitmotiv de la didactique de l’oral. La parole intempestive est vécue comme du parasite et des débordements. On peut dépasser la doxa après plusieurs mois. Cette façon de prendre la parole fait digression, elle ramène à soi, disent quelque chose de soi.

Cette parole affectée est un peu la terreur de l’école. La parole intempestive peut paraître hors saison. L’enseignant devrait contrôler la parole.

Perrenoud  parle d’une asymétrie entre les postures de l’enseignant et l’enseigné. C’est encore aujourd’hui aux enfants de s’adapter à l’école. De nombreux écrits pointent les problèmes de rapport au savoir.

Au début de l’enquête exploratoire : Qu’est ce que l’enseignant met en avant dans sa démarche d’enseignement ?

Au début d’une problématique, il faut mettre en balance des prédicats.

Etymologie d’intempestif : double temps, de l’horloge et du vécu, d’une force qui serait contraire à la saison.

La relation éducative singulière comme dynamique de sens de toute une dynamique de recherche. Elle réactualise des enjeux narcissiques. Cette relation éducative initie une connaissance. L’écolier renvoie une identification à l’adulte. Elle peut révéler une liaison captive à l’enseignant.

Parler ou se taire, c’est être provocateur, appeler une voix, s’investir.  La prise de parole représente une prise de risque.

Brusset 1988 le lien éducatif. Lien d’objet : la pulsion qui va emporter un sujet vers un objet projeté. Ex : le sein. Trace de ce lien d’objet dont on est locataire qui ont à voir avec le rapport au savoir. Questions et réponses données par notre premier miroir.

Bion : Il n’est pas d’objet de connaissance avec lequel la relation ne soit pas d’abord émotionnelle.

 

Didactisation de l’oral aujourd’hui qui ne partent pas des échanges ordinaires de la vie de la classe. Cela peut être superficiel. Yann Mercier doctorat. C’est restreint parce que la parole n’est pas libre. La parole scolaire est intellectuelle : Bucheton (2002).

Y a-t-il des savoirs qui ne résultent pas d’un travail intellectuel ?

Penser la parole est penser notre propre rapport à la parole.

 

Irruption de la parole d’un enfant dans un temps censé être réservé à l’enseignant.

Mise en cause verbalisée de l’attente de l’intelligibilité

Volonté de distraire la parole avec un autre enfant pour ramener l’attention vers eux.

Surenchère de la main levée

Art de faire diversion : les pitreries.

 

Question : intérêt pour tous même si elle personnalisée. Si elle vient d’un bon élève, cette parole aura plus de chance d’être investie.

Pratique récurrente : tout le temps.

Parole intempestive ponctuelle et récurrente.

 

Jean Ravenstein

 

Les contenus de l’UE actualité de la recherche : compléments

 

Objectif de l’UE: donner l’idée d’une démarche scientifique de recherche pour construire une recherche.

 

Comment met-on les mains dans le cambouis quand on cherche ?

Le regard d’un chercheur confirmé peut être prescriptif. C’est différent de celui d’un thésard.

Dans toute recherche, on doit partir d’une question de terrain.  Il doit y avoir des situations de formation ou d’éducation pour poser une question générale pratique. Question ne veut pas dire problème. C’est le chercheur qui se pose la question. Il faut que cela soit une question qui tienne à cœur. En sciences de l’éducation, il n’y a pas de commande.

Quand on se questionne, c’est que quelque chose tracasse dans notre pratique ou notre future pratique dans notre expérience en tant que formé ou formateur. Cela inclue le champ de la formation, donc les adultes. Cela peut être dans le champ plus général de l’éducation. Cela peut être plus proche de la question de la communication des connaissances.

C’est pratique mais général.

1/ Le premier travail à faire est quelle est la question générale pratique. Cela détermine le champ de la recherche.

2/ Avant toute chose, il faut un terrain. La seule discipline qui se passe d’humains est l’histoire. Matériaux premiers : archives.

Cela permet de définir la faisabilité de la recherche.

3/Dans ce champ, il faut un recueil de données. Questionnaires, auto-confrontations, paroles recueillies, observations, films…

4/ comment vais-je traiter les données ?

 

Il faut planifier l’action.

                       

1ère régulation : est-ce que ma question est bonne ? Elle ne doit pas être entachée de trivialité. Le résultat ne doit pas être connu d’avance. Il faut être modeste, bien traiter la petite zone qu’on a choisie.

2ème régulation : Il faut voir si c’est faisable et si cela n’a pas déjà été fait. Il faut que d’autres puissent s’en servir. Cela peut être utilisé comme référence scientifique.

Le champ de la docimologie a été pratiquement épuisé.

Il faut alors regarder qui a déjà parlé de ce thème : revue de questions. Cela part de loin. L’apprentissage de l’écriture : on peut regarder comment ces choses ont évolué. Il faut revenir aux sources quand on traite une question. Le champ des TICE est plus récent.

15 pages de théories  maximum. Le critère de cette revue de questions doit être la pertinence. Il ne faut pas convoquer des auteurs seulement pour montrer que l’on a de la culture.

 

La littérature valable : littérature scientifique

Revue française de pédagogie.

Revue d’application d’une association départementale : elle ne peut être convoquée au même niveau.

Meirieu, La Garanderie, Cyrulnik, Giordan, Ruffo ne sont pas des références scientifiques. Ils disent des choses très générales. Ils ne font pas de recherche.

Se méfier des auteurs médiatiques. Ne pas se  fonder sur eux en dehors de la question pratique. Ne pas les mettre dans la revue de questions.

Carrefours de l’éducation

Revue de l’Acese.

Revue de rang A.

Les magazines de demi vulgarisation : psychologie historia sciences humaines : ils peuvent être mises au début. Mais ce n’est pas une référence scientifique.

Les cahiers pédagogiques : c’est mitigé. Il faut avoir une connaissance des auteurs essentiels.

Il en sort une reformulation de la question pratique qui en sort sous forme de problème. Il y a des questions qui ne donnent pas lieu à des problèmes. Ex : Pourquoi le ciel  est-il bleu ? 

 

Champs avec des problèmes : TICE apprentissage de la lecture.

Cela donne en général une hypothèse : c’est la réponse à la question. Il n’y a pas de point d’interrogation. C’est quelque chose qu’on affirme. On va prouver, confirmer ou infirmer l’hypothèse.

Exemple donné par Jean Ravenstein sur son mémoire de maîtrise : J’observe dans une cour de récréation des élèves qui jouent. J’ai observé qu’ils utilisent le concept de savoir dès tout petit. Préconception de hasard neutre par rapport à une décision à prendre. Après une revue de question, Piaget dit que la notion de hasard ne se construit qu’à partir de 13 ans. Quand on est un jeune chercheur, on a envie de se frotter. Je vais montrer que le stade piagétien peut être montré. Méthode expérimentale. Résultat 0 au test. Piaget avait raison. On est surpris dans la recherche.

 

Ethique de la recherche

La recherche ne doit pas être entachée d’une mauvaise éthique. Tous les êtres humains doivent être prévenus de comment ça va se passer, ce qu’on va faire des résultats. Les enfants doivent être prévenus. Le contrat expérimental est différent du contrat didactique. Si vous ne dites pas l’objet d’un questionnaire, cela peut créer des biais. Il ne faut pas que la recherche crée un préjudice.

Pour filmer des enfants, il faut l’autorisation nominative de chaque parent. Il faut justifier le choix des personnes interrogées en méthode clinique. Il faut savoir s’arrêter à un moment donné.  On peut toujours avoir un nouveau point de vue sur l’affaire. On doit limiter le nombre de références théoriques.

On a alors la méthodologie. Toutes les méthodologies sont admises en sciences de l’éducation. Quand on a les données, il faut conclure. La conclusion  doit comporter les limites de son travail. Il faut avoir un regard critique sur son travail. A la suite de ce travail, je peux dire que… Toutefois,  on aurait pu faire autrement. Le nombre de données est insuffisant pour dire que. Il y a eu un biais que je n’ai pas vu… On termine par les perspectives.

Bibliographie normes APA. Autant d’annexe qu’on veut, voire un tome.

Tous les auteurs cités  nominativement en bibliographie et inversement.

 

Recherche documentaire

Taper google puis SCHOLAR on entre dans un nouveau moteur de recherche : références déjà en lien.

Rechercher sur le Web entier. On peut avoir des extraits.

Moteur de recherche du CNRS : INIST.

 

Actes de colloques : SUDOC centre de documentation thèses mémoires, localisation.

Prêt inter entre universités.

Alternative à Google : exalead.

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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 01:16

Actualité de la recherche

Michel Vial

22 11 06

 

Axe 5 : intervention éducative santé et accompagnement professionnel

 

Thèse : Evelyne Simondi bientôt soutenue

Directeur de mémoire : M. Vial

Exercice de présentation cadré entraînement

Commencée il y a 2 ans et demi.

 

Travail social : la formation des étudiants travailleurs sociaux : assistant de travail social

Clinique des pratiques professionnelles.

 

La relation d’accompagnement dans la professionnalisation des étudiants en travail social.

Un processus collectif de mise en œuvre des savoirs par la clinique des pratiques.

 

Relation d’accompagnement

Accompagnement social

 

La professionnalisation des étudiants

Savoirs mis en œuvre

Clinique des pratiques

Processus collectif qui en fait un groupe d’analyse de pratiques.

 

Terminologie conceptualisée.

Référentiel social, socio clinique, analyse institutionnelle, sciences de l’éducation, clinique.

Différentes approches croisées.

 

La psychanalyse ne constitue qu’un outil de réflexion. Ce n’est pas exclusif. C’est un référentiel parmi d’autres.

Autre recours : mythologie. Relation avec la posture du formateur.

Au départ, posture clinique du formateur dans les groupes. Question de l’accompagnement des étudiants. Terminologie variée en fonction des formations.

Plusieurs entrées sont possibles : ici posture du formateur.

Le formateur n’est qu’un acteur de la formation, il y a aussi l’étudiant et l’institution.

Dans cette triangulation, la singularité passe par la posture clinique du formateur.

La clinique permet de recomposer l’unité de l’objet dans sa complexité en travaillant sur la compréhension, le travail sur le sens et les significations (herméneutique) cachés dans le faire.

 

Pour le schémas : il faut télécharger le document sur le bureau virtuel Merci !!!!

 

 

Méthode de recherche

Entretien d’explicitation Vermersch 10 étudiants qui ont constitué un groupe d’analyse de pratique en 2ème année, interview un an après pour recueillir le discours sur le fonctionnement du groupe. C’est un groupe qu’elle avait animé. Cela a des incidences sur la posture de chercheur.

Posture d’investigation, d’explicitation.

Deuxième temps : clinique des cas. Etude sur la transférabilité des savoirs.

Interview de trois des étudiants, un an après l’obtention du diplôme.

La posture était différente. Dans le premier cas, implication dans la posture de praticien. Deuxième recueil : questionnement de sa posture de praticien.

 

Posture au départ de praticien chercheur, glissement vers un regard plus clinique, phénomènes de transferts et de contre transferts.

 

Problématisation à partir des premiers entretiens. Très vite, il est apparu la nécessité de traiter de la question de l’entredeux, en posture d’accompagnement clinique, où le formateur va glisser d’un prescrit institutionnel, d’une logique de contrôle à une logique de problématisation et de travail sur le sens.  Le travail d’évaluation signifiante, qui a du sens pour les sujets du groupe comme pour le formateur. Le formateur va se situer dans le passage entre le prescrit institutionnel fait d’objectifs à atteindre, de référentiels à appliquer, d’un temps contraint, organisationnel, fait de contrôle et de procédures pédagogiques et la situation didactique, logique d’un travail sur le sens, qui est faite d’accompagnement, de rencontres interindividuelles, de réflexivité, d’errances,

Temps prescrit institutionnel opposé à temps plastique relationnel .

Cette posture d’entre deux devient signifiante dans la mesure où elle est dialectique. Passage d’une logique à une autre.

 

Dialectique (Hegel) : c’est un mouvement rationnel supérieur à la faveur duquel des termes en apparence séparés passent les uns dans les autres spontanément, en vertu même de ceux qu’ils sont, l’hypothèse de leur séparation se trouvant ainsi éliminée.

 

Le formateur se trouve dans une posture signifiante quand il n’y a pas clivage, au sens de l’Entre deux, de Daniel Sibony, Entre deux : L’origine en partage (91)

Winnicott espace transitionnel : transitionnel zone à franchir.

Chez Sibony, cette zone fait lien entre un moment passé et un futur à construire. Il ne résoud pas la question du dedans et du dehors, mais qui pose la question de leur origine respective. Les choses peuvent alors prendre sens pour les sujets.

L’entre deux n’est pas la marque d’une différence, « c’est un moyen de penser la situation » (Sibony).

L’entre deux correspond à un espace de symbolisation en train de s’accomplir.

 

La posture de chercheur doit être dialectique pour être signifiante.

Il faut qu’elle permette de construire du sens par un travail collectif.

Ce qui va permettre que du sens soit produit, qu’il y ait une symbolisation possible, c’est ce travail du groupe dans le groupe pour le groupe. Travail collectif qui se fait dans la réciprocité.  

 

Le but est que cette posture développe à la fois réflexivité, travail sur soi mais aussi esprit critique. C’est le travail collectif qui le permet puisqu’il articule au réel l’imaginaire de la pratique professionnelle,  la dimension symbolique. Référence à la théorie de Lacan sur le réel l’imaginaire et le symbolique, ces trois instances de travail du psychisme.

Ce qui est intéressant dans ces travaux de Lacan, c’est que Lacan les articule, l’un ne va pas sans l’autre. Ils sont articulés (fin de ces travaux années 75 articulation des trois instances dans le nœud borroméen, nœud souple).

 

Le nom du père : ce qui fait tiers, ce qui permet le passage d’un univers imaginaire à un univers qui fait sens, le langage, les signes. Le tiers : tout ce qui est de l’ordre de la médiation (Imbert).

Ce travail de production de sens est un travail collectif sur la parole dans le champ de la clinique.

 

Le formateur occupe une posture qui est le résultat d’une mise en tension entre des figures différentes qui le constituent :

- évaluateur qui accompagne le processus de maturation des étudiants

- accompagnant : il accompagne le processus de maturation, il est concerné au même titre que les étudiants dans ce processus de maturation du sujet.

- praticien qui va travailler à un changement de regard sur le monde.

 

3ème point : Cette posture doit permettre la production de savoirs collectifs en situation groupale ensuite transférable de manière individuelle dans la pratique des jeunes professionnels. Il y a une articulation entre un collectif, un pluriel et une appropriation singulière.

 

Les premiers résultats à partir du premier recueil de données ont permis de cerner ce qui en est des savoirs collectifs, de la posture clinique dialectique du formateur. Les premiers résultats ont été satisfaisants, quelque chose qui n’avait pas été prévu ou conceptualisé à l’avance : la posture du formateur était doublement interdite :

-         dans l’institution. Pour l’institution le formateur a pour vocation de travailler sur le prescrit. Le passage, le glissement lui appartient. On ne l’empêche pas de le faire, mais ce n’est pas reconnu comme compétence par l’institution.

-         Il y a aussi à avoir avec l’inter-dit groupal.

-          

Si cette posture était signifiante parce qu’elle était interdite et inter-dite. Il n’y a de posture signifiante qu’avec dans la mise en tension des deux logiques avec une prise de risque pour le formateur et les étudiants.

Le lien a alors été fait entre prise de risque et éthique. Cela a permis d’affiner dans le processus de recherche. D’une posture clinique à une posture dialogique (recueil des premières données) à une posture éthique du formateur.

 

Il faut préciser ce qu’il en est du terme éthique :

Ethique : L’éthique est un arrachement de soi à soi, de soi aux autres, de soi à l’institution (Imbert).

référence à Francis Imbert. Il a beaucoup écrit sur l’analyse institutionnelle. « Médiations institutions et lois dans la classe » (94)

« La question de l’éthique dans le champ éducatif »  (97)

Situation d’Antigone qui va recouvrir la tombe de son frère de terre : choix éthique. Quelque chose de l’ordre de la décision en situation.

L’éthique ne s’enferme pas dans des codes, ce n’est pas de la morale. Elle a à voir avec le clinique, ce qui se passe en situation.

Posture éthique : cela à voir avec des postures mythologiques et des moments éthiques forts de cette relation d’accompagnement collective.

L’accompagnement est ici collectif.

 

Passage à un second recueil de données en reprenant des figures mythologiques, des postures symboliques du formateur.

Nécessité d’affiner sur une typologie des savoirs mobilisés en situation transférés et transférables, et les liens entre posture symbolique et figures mythologiques.

Ancrage dans la clinique des cas.

 

Les résultats provisoires (en cours de traitement).

Concernant la relation d’accompagnement : tout accompagnement professionnel s’inscrit dans un horizon de contrôle. C’était quelque chose refusé à priori, dénié.

 

1.Point de départ prescrit institutionnel et donc contrôle. Il est premier dans la relation d’accompagnement, puisqu’il s’origine dans un cadre d’accompagnement social.  Le formateur tient en tension les deux dimensions de l’évaluation : le contrôle et le sens. Posture évaluative signifiante.

 

2ème point : la relation d’accompagnement professionnalisée se nourrit des possibles au regard des valeurs professionnelles. Le doute, la prise de risque en constitue le ferment, l’engagement éthique le fondement. La promotion des possibles dans ces valeurs.

 

3 La relation d’accompagnement s’exerce dans et par le collectif. Cela évite la relation fusionnelle en créant un dedans et un dehors de cette relation. Il permet par la médiation la symbolisation.

 

4 La relation d’accompagnement est un processus d’évaluation permanent au regard des valeurs professionnelles. Ce processus questionne le sens de nos actes, mais aussi les significations collectives de nos pratiques. Il n’y a pas de relation d’accompagnement dans l’indifférence, mais pas non plus sans distanciation. L’évaluation et l’auto évaluation font tiers elles aussi. Elles participent du processus de symbolisation.

 

5. La relation d’accompagnement se développe dans une dimension initiatique, au regard des rites structurants de l’activité elle-même. C’est pourquoi il paraît de rendre utile l’imaginaire collectif à l’œuvre dans la relation d’accompagnement et de rendre intelligible les mythes auxquelles  elles référent :

 

-mythes cosmogoniques (en relation avec la création du monde) à travers le thème archaïque des parents, parents du monde ; mythe fondateur de la séparation par la différenciation symbolique

3 postures du formateur, 3 dimensions de la relation d’accompagnement

figure contenante : décrite comme un étayage maternant figure de Gaïa terre mère du monde.

Figure  transitionnelle passage de l’entre deux : éprouvé de l’arrachement figure du ciel Ouranos

Figure instituante – signifiante : Chronos ouverture au symbolique.

Gaïa  enfante Ouranos. De leur relation sont nés les titans et les géants. Monde cruel ; elle appelle le dernier des titans, Chronos, pour émasculer son père, Ouranos.  La Terre et le Ciel se sont séparés dans un arrachement. Il ouvre au symbolique, il détache le ciel et la terre. Les Titans peuvent alors exister en sortant du ventre de la mère. La lumière peut alors advenir. Chronos revivra la même histoire. Il sera menacé par un de ces enfants. De son union avec sa sœur Rhéa naîtra Zeus, qui dévorera son père. Dans le même enchaînement de contenant et de transition et d’ouverture. C’est le cœur de la relation d’accompagnement.

 

 

Michel Vial

Relation d’ordre thérapeutique. L’accompagnateur doit restaurer l’accompagné : ce n’est pas de l’accompagnement, c’est un rapport normatif, je l’aide à devenir normal. C’est du guidage : relation dissymétrique où l’on sait et l’autre non.

Tout accompagnement est une relation clinique sinon ce n’est pas de l’accompagnement.

Accompagnement thérapeutique : oxymore. La relation thérapeutique ne peut pas être une relation d’accompagnement. C’est une relation d’aide. Il faut dire l’accompagnement dans un contexte thérapeutique.

La formule la moins ambiguë :

L’accompagnement en…. Travail social, fin de vie, VAE…

L’accompagnement est un concept.

 

Il n’y a pas d’accompagnement en dehors d’une relation éducative. C’est une mise en scène de l’autonomisation  de l’autre.

Le guide pense que l’autre est incapable d’être autonome sans lui.

Il existe un grand ensemble dans lequel on peut ranger : évaluation : contrôle et accompagnement.

 

Guidage et accompagnement sont les deux façons d’étayer quelqu’un.

Etayage mot étiquette d’emblée une dialectique entre guidage et accompagnement. Il faut avoir en tête le guide pour ne pas faire ce qu’il ferait.

Un projet prend en compte le futur.

Etayage : guidage ;  étaiement : accompagnement.

Etayage : Vigotski, Bruner, Freud.

 

Doubles compétences de l’évaluateur : contrôle et accompagnement.

Accompagnateur professionnel : guidage ou accompagnement ?

 

Groupe d’analyse de pratiques : au départ, posture d’accompagnement dans le groupe.

Au final, c’est le collectif qui est accompagnateur.

 

Hypothèse : l’accompagnement serait normalement une relation duelle : il appelle un dispositif individuel, individualiser. Accompagner un groupe, cela existe-t-il ?

Il y a de la prise de risque dans la relation duelle, il faut un tiers. L’idée qui est venue ensuite est celle d’un centre de traitement des sidéens toxicomanes, suivis dans un lieu avec médecins infirmiers. Ils font tous du guidage, alors qu’ils sont censés être accompagnés… Eux se disent accompagnés. Est-ce une façon de dire merci ? Autre hypothèse : c’est le collectif qui fait l’accompagnement. Il existe une compétence créée par le collectif qui serait l’accompagnement. Théorie des systèmes complexes : propriétés émergentes. Enaction de Varela. Quand je fais des choses je crée des fonctions que je n’avais pas prévues au départ.

Personne n’aurait confisqué  l’accompagnement ; les individus sortis du groupe parlent d’accompagnement. Il faudrait s’assurer que ces gens font bien la différence entre accompagnement et guidage.

 

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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 01:12

Actualité de la recherche

15 11 06

master recherche 1

 

1ère partie Accompagnement professionnel : Michel Vial

2ème partie Education à la santé : Vincent Bonniol

 

I Recherche conduite avec Nicole Mencassi sur l’accompagnement professionnel

 

 

Demande d’autonomie de la recherche pour faire un axe à part entière.

Intervention éducative : quand il y a une relation éducative institutionnalisée, il y a un responsable désigné par l’institution, payé pour intervenir sur le destin de l’autre. D’où le terme d’intervention. Il s’agit  d’une pratique sociale éducative pour le changement.

Cela permet de parler du travail de l’enseignant  qui fait une intervention éducative sur l’enseigné, du cadre infirmier qui intervient sur son équipe pour la faire changer, des formateurs d’adultes, des travailleurs sociaux qui interviennent sur leurs clients (l’usager). On parle de bénéficiaire de l’intervention.

Un thésard travaille sur les médecins du travail. Ils ont de nouveaux rôles à tenir, faire de la prévention par exemple.

Le champ de l’intervention sociale, des intervenants en organisation, des consultants, des coachs, des accompagnateurs intéresse Mr Vial. Ils interviennent surtout quand il y a une crise. Il y a aussi les gens qui travaillent  dans la VAE. Ils sont là pour que les candidats construisent leur dossier pour le soutenir devant un jury.

 

Nicole Mencassi et Michel Vial ont travaillé à la rédaction d’un livre : « L’accompagnement professionnel ».  Il va être publié en janvier. Les cadres supérieurs de l’Education Nationale ont été inclus dans la recherche. Ce sont des gens qui sont censés implanter le changement chez les enseignants.

Le discours théorique est construit à partir de cas qui émaillent tout le livre.

Deux choix pour ce soir : prendre un cas (il fallait des photocopies), ou prendre un point essentiel dans le livre et le commenter. L’option choisie a été la deuxième.

 

Etayage

Etayage guidage relation d’aide.

L’accompagnement est une pratique particulière d’étayage.

L’accompagnement n’est pas du guidage.

La relation d’aide n’est pas de l’accompagnement.

 

Le mot accompagnement est utilisé pour désigner des choses totalement contradictoires parce qu’il est à la mode, valorisant, totalement positif. L’accompagnateur est donc valorisé. C’est une figure sainte de l’éducateur. Le bon éducateur est accompagnateur. Donc forcément les gens mentent, trichent…

 

Dans les années 80, même chose avec les notions de projet. Tout et n’importe quoi était appelé projet, y compris des listes d’objectifs. Le travail de Boutinet sur les racines du mot projet a permis de rappeler que cela appelait une certaine conception de l’homme, pas sur le modèle positiviste. Ardoino a apporté les deux faces du mot projet : visées et valeurs, et objectifs et programmes. On est dans le passage entre la notion et le concept. Les gens ont une notion, les  chercheurs sont là pour proposer une modélisation, une conceptualisation, appuyé sur des recherches empiriques.

L’accompagnement n’est pas le mot étiquette d’un réseau sémantique contrairement à ce qu’a dit Maëla Paul sur la notion d’accompagnement. L’accompagnement posture spécifique. C’était sa thèse. L’erreur qu’elle fait est qu’accompagnement est le mot chapeau et qu’on peut mettre des choses différentes dessous. Nicole Mencassi et Michel Vial pensent que le mot commun est l’étayage.

 

D’où vient la notion d’étayage ?

- De Bruner (1983). Le travail de l’enseignant est de fournir un appui et un appel à du neuf chez l’élève et cela passe par le langage. Le principal travail que peut faire l’enseignant est de faire verbaliser les procédures utilisées. Cela peut être mis en lien avec la zone proximale de développement de Vygotski. On doit proposer quelque chose à quelqu’un proche de ce qu’il sait faire. Etayer c’est s’appuyer sur quelque chose que quelqu’un sait pour produire du neuf.

- Autre notion d’étayage chez Freud : le développement se fait grâce à des objets d’étayage. Le sujet s’approprie des objets d’étayage pour les dépasser, aller plus loin, mûrir. La pulsion se socialise grâce à des objets investis qui permettent de canaliser la pulsion ou de l‘exploiter socialement. Vision américaine de la psychanalyse : conformer les personnes à la normalité.

Cette notion n’a pas pris dans les milieux de sciences de l’éducation. Accompagnement sonne mieux.

Pourtant, cette idée a été utilisée dans la métacognition par Bernadette Noël, Belge : sans extérieur sur lequel je puisse m’appuyer, je tourne en rond. Il faut un objet tiers pour permettre de se dépasser. L’enseignant est là pour proposer à l’autre des objets qui lui permettent de se dépasser. Ex : triangle didactique de Chevallard. On est dans une relation ternaire, schématisée en 1985 par un triangle équilatéral.

 

En continu, il y a eu des gens pour parler des pratiques de médiations : Francis Imbert.

Médiations institutions lois dans la classe. La bonne médiation est celle qui permet de dé-lier la relation au maître, à l’enseignant. La mauvaise relation aboutit à la suture : on est collé l’un à l’autre, on se regarde, se confond l’un l’autre. Cela aboutit à une forclusion. C’est emmuré, bétonné, on devient dépendant de l’autre au lieu d’être autonome. Etre étayé, c’est se servir de l’autre pour se construire, pour partir ailleurs, et éventuellement revenir changé, vieilli, mûri. Il faut leur donner  envie de partir. Les mauvaises médiations sont violentes et passent par le rejet. La bonne médiation donne envie de partir pour revenir grandi.

 

L’étayage se retrouve dans les théories de Vermersch sur l’explicitation. La situation travaille sur l’anamnèse. Elle permet de retrouver des choses qu’on va pouvoir verbaliser par la remémoration, la reconstruction du passé.

C’est le fait de reconstruire son passé qui permet de dépasser la souffrance qu’on a eu. Ce n’est pas un dévoilement. Etayer, c’est sortir d’une relation duale et créer un élément tiers. La médiation est la création de ce tiers. C’est le tiers qui est médian. Triangle didactique : c’est le savoir qui est médian.

 

On peut rappeler qu’un intervenant est un tiers venant. Un consultant peut créer du changement parce qu’il vient d’ailleurs. On peut avoir des doutes sur le fonctionnement d’un consultant interne. L’éducateur vient toujours d’ailleurs. Moins il est évident qu’il vient d’ailleurs, plus le tiers est important.

 

Ce qui fait la différence entre l’accompagnement et les pratiques voisines, c’est la qualité de l’élément tiers. Qui garantit la qualité de l’élément tiers ? C’est qu’il soit institutionnalisé. Quelles sont les qualités qu’on peut attribuer aux éléments tiers ?

 

La différence entre guidage et accompagnement

Le guidage est plus violent, il est impositif. Dans la mesure où l’élément tiers appartient à l’accompagnateur, c’est le savoir de l’accompagnateur qui est le garant. C’est l’expertise : je t’évite d’avoir à chercher la route : je vais te montrer la bonne route parce que je la connais. C’est le guidage, ce n’est pas dans l’accompagnement. Dans ce cas, c’est le savoir de l’accompagné qui est le tiers. L’accompagnateur est au service de l’accompagné. L’accompagnateur n’est pas le domestique de l’accompagné : il ne sert pas des plats tout prêts, sinon, ce serait du guidage. L’accompagnateur dit : « Sers toi de moi pour te dépasser. ».  J’ai des ressources qui peuvent t’être utile à toi. C’est le sens de service public.

C’est un ensemble de ressources mises au service du client. C’est le client qui doit dire de quoi il a besoin. Le pari fondamental c’est « Moi accompagnateur je vais pouvoir intervenir dans ton cheminement pour que tu le construises. J’ai de la ressource, mais elle n’est pas prédéfinie. Je ne vais pas la définir. Notre travail sera de connaître ces ressources. Je parie que j’ai les ressources qui vont t’être utile. » Mais personne ne peut garantir que cela sera le cas. Le guide est un expert. L’accompagnateur n’est pas un expert, mais un joueur.

 

Guidage : téléguidage, radioguidage : c’est de l’ordre de la technique, de la mécanique, on choisit la bonne route à la place de l’ordre. Variante du guide : le timonier.

Le guidage est une image du pouvoir pris. Le guide confisque la bonne place et laisse à l’autre la place d’assisté. L’accompagnateur est en retrait. Il n’est pas au premier plan.

 

Comment se décline le guidage ?

Diriger, gouverner, garder le cap, donner l’orientation à suivre, indiquer le chemin, organiser rationnellement le travail

Le père archaïque, le maître

Piloter, conseiller, préconiser, faire résoudre des problèmes optimiser ses compétences

Travail d’expert

Animer modeler, se donner en exemple, faire l’autre à son image

Mentor

Rendre savant, valoriser, nourrir…

Tuteur, jardinier qui fait pousser les plantes dans le bon sens.

 

Conseiller, dévoiler, aiguiller, conseil en orientation professionnelle, sherpa professionnel…

Mme de Maintenon, pour Louis XIV, éminence grise…

 

Différence guidage accompagnement

L’accompagnateur est utile, il sert, ne dit pas le vrai, ne se donne pas en exemple.

 

Différence aider accompagner

Lla relation d’aide est un mode particulier du guidage.

Assister sécuriser suivre… Dans le travail social, on parle de prendre en charge, escorter réparer, faire que l’autre soit conforme, le réadapter, le mettre sous tutelle

Médical : suivre orthopédie appareillage, instrumentalisation de l’autre

Thérapie brève comportementaliste.

PNL : deviens ce que tu es. Révéler : appel récurrent à la maïeutique. Aider l’autre en simplifiant parce qu’il n’est pas capable de réussir tout seul. C’est l’évaluation formative, remédiation, auto contrôle pour l’amélioration des pratiques.

L’aide est de l’étayage, mais on lie l’autre pour lui faire faire des trajectoires, des programmes, l’aidant est au-dessus de l’autre. Elle suppose que l’autre soit dévalorisé. Seul l’amour de l’aidant permettra à l’aidé de retrouver son intégrité. Pratique compassionnelle. Amour qui sanctifie l’aidé. C’est une relation de pouvoir entre 2 personnes d’inégale puissance.

Epauler pistonner secourir soulager action d’intervenir en joignant ses efforts à ceux de l’autre qui sont insuffisants. L’autre sans moi n’y arriverait pas. C’est la façon qu’a l’aidant de se rendre légitime. Discours de l’aidant sur l’inefficacité de l’aidé. La facilitation fait partie de l’aide, c’en est un cas extrême. On enlève l’effort à l’autre.

Aide qui touche à la représentation de l’autre.

Cifali : alerte sur l’efficience de la relation d’amour dans la relation d’aide.

Objectifs de l’accompagnement : rendre autonome et responsable.

Ce qui est mis en jeu dans les 3 cas, c’est l’image de l’autre.

Accompagner c’est se joindre à quelqu’un pour aller là où il va en même temps que lui.

On nous a appris à guider, à aider, pas à accompagner. L’accompagnement nécessite une formation spécifique.

 

 

II Actualité de la recherche en santé (Vincent Bonniol)

Dégroupage maintenant on peut passer de recherche en filière professionnalisante.

 

Vision de la recherche : comment on la vit au quotidien ?

Participation à des colloques, correction d’articles.

Maître de conférences en sciences de l’éducation depuis 1991. Formation de base : doctorat en médecine. Doctorat en sciences économiques.

La recherche est différente de celle des sciences humaines.

Abominable expérimentaliste, positiviste, empiriste…

C’est un débat d’arrière garde pour Vincent Bonniol.

Scientifique au sens historique du terme. De grands hommes ont essayé d’expliquer ce que pouvait être la science. Chaque connaissance peut être remise en cause. La science s’est imposée au dogme. Opposition à l’Ancien Régime, à la monarchie de droit divin, à l’église.

Pendant la Révolution, opposition à l’arbitraire.

Les femmes ont eu le droit de signer des chèques dans les années 70.

 

Pendant le siècle des lumières, la science a été définie avec des critères. Elle est réfutable. Cela a été le moteur de la création de la production de connaissances pour la plupart des sciences. La production s’accompagne de doute, d’hypothèses, de recueil d’informations sur des terrains.

De temps en temps impression désagréable parce que ce n’est pas dans toutes les sciences. C’est pas forcément agréable de douter. Certains enseignants ne doutent pas beaucoup, ne recueillent pas beaucoup d’informations sur le terrain.

Référence sur le discours sur la méthode de Descartes. Recherche en psychologie sociale et expérimentale très intéressante : Petit  traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens. Joulé et Beauvois ; moyens : comment obtenir des résultats y compris en sciences humaines et y compris avec peu de moyens. Consentement extorqué, pied dans la porte… Techniques de vente….

 

100 petites expériences en psychologie : ouvrage d’un maître de conférence en psycho à Paris.

La recherche n’est pas évidente : certains ne produisent que des hypothèses, d’autres que des doutes, ou encore que du recueil d’informations. Cela constitue souvent la catégorie des étudiants en master 1.

 

Méthode pour éviter de jeter à la poubelle : savoir pourquoi on cherche, ce qu’on cherche. Ne chercher de l’information que si on y est obligé.

Ne pas produire de la connaissance si le terrain n’a pas permis de vérifier : construction d’une chapelle ? Dogme ? S’autoriser à produire des hypothèses, à douter, à chercher ensuite des informations sur le terrain.

Parfois il faut retourner une 2ème fois parce que l’hypothèse n’est pas vraiment confirmée ou infirmée.

Quelquefois on ne trouve pas les bons outils pour traiter l’information.

On va utiliser le traitement statistique. Le pire des recueils, c’est l’entretien, surtout non directif.

Ce n’est pas inutile, pas impossible à traiter… La difficulté est d’arriver à rapprocher des éléments. Les entretiens peuvent faire émerger des hypothèses. Cela peut être utile pour faire le choix entre les idées.

Qui trop embrasse mal étreint…

 

On attend des étudiants de MR1 qu’il soit capable de faire une itération analyse synthèse.

Itérations en informatiques : goto ; boucles itératives.

 

La recherche permet rarement de trouver la bonne solution tout de suite.

La connaissance aura d’autant plus de valeur qu’elle saura intéresser le plus de gens possible.

 

Faire une recherche sur une maladie qui ne tue pas des gens dans les pays développés n’intéresse pas beaucoup le marché. Même si on trouve des médicaments, les pays sous développés n’auront pas les moyens de payer. Les firmes pharmaceutiques font des recherches sur des secteurs rentables. Le paludisme : il existe des médicaments que les personnes des pays favorisés peuvent se payer. Mais il y a beaucoup de victimes dans les pays sous-développés, parce qu’ils ne peuvent pas payer le traitement.

 

Recherche en sciences de l’éducation : des chercheurs essaient d’appliquer les résultats de leur recherche vu à Libreville à la biennale du développement en Afrique : ministres africains, bailleurs de fond et équipes de recherche… Comment mettre en place les résultats des recherches ?

 

Le ministre angolais de l’éducation a demandé à des chercheurs français pourquoi ils ne l’appliquaient qu’en Afrique et pas en France.  En France, le système est verrouillé. Il s’agissait de la politique de redoublement. Beaucoup de redoublements en Afrique francophone, pratiquement pas en Afrique anglophone et résultats meilleurs… Alors pourquoi continue-t-on à faire redoubler en France ?

 

Il y a des pays où on fait attention à ses politiques éducatives : c’est ceux dont les moyens financiers sont très réduits.

Résultats des études : il vaut mieux faire beaucoup d’écoles en torchis que peu en béton.

ADEA : association pour le développement en Afrique : recherche appliquée en éducation.

18 mois serait la durée préférable pour la formation mais après il faudrait un accompagnement.

 

Souci majeur en éducation à la santé : pour savoir si l’entreprise fonctionne bien, on ne s’intéresse pas au fait d’avoir appris les leçons, mais est-ce que les pratiques se sont modifiées ?

Est-ce que les gens ont arrêté de fumer, de boire, ont amélioré leur alimentation ?

Les médecins ne sont pas formés pour faire de la prévention… En Angleterre, en Chine, les médecins sont moins payés si leurs patients sont malades : en France, les personnels médicaux ne sont payés que quand leurs clients sont malades…

 

Dans une consultation classique, il y a des tas de choses dont on ne parle pas. La problématique en éducation à la santé est la démonstration de l’efficacité.

En Finlande années 70 et 80, projet de Carélie du Nord. Mauvaise hygiène de vie : décès prématuré maladies cardio-vasculaires et cancer. Réduction des cancers à 75 % et des maladies cardio-vasculaires. Recherches en anglais.

v.bonniol@educaix.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 01:10

Education et sciences humaines

28 11 06

Yves Alpe

 

Sociologie des acteurs de l’éducation

 

Dernière séance en sociologie

 

Autre champ de recherche autre paradigme théorique : interactionniste.

La question centrale : interactions entre les acteurs.

 

Origine théorique

Courant de recherche moins représenté dans la tradition française que les autres courants.

Il est moins connu en France ; il n’y a pas eu de représentants de ce courant en France pendant longtemps.

Cela tourne autour du mot interaction. Origine : sociologie américaine. Premiers travaux : années 30 aux USA.

Fondements philosophiques : phénoménologie.

Thèses d’Alfred Schutz précurseur ; sociologie phénoménologie.   Herméneutique de l’action essentielle : réflexion sur les significations. Préoccupations centrales des chercheurs : sens, significations que les acteurs donnent à leurs actions. Contrairement à la sociologie de Bourdieu, on ne peut pas regarder les choses du dehors. On peut ne jamais rencontrer les personnes du terrain. Ici, c’est le contraire. Si on essaie de comprendre la signification que donnent les acteurs de leurs actions, il faut leur demander. Ecole sociologique de Chicago (du nom de l’université). En particulier, les travaux du fondateur : W.I Thomas.

A l’époque on avait une approche écologique (sens différent du sens actuel). Cela renvoie à l’écologie urbaine : distribution urbaine des quartiers dans la ville.

Concept central : définition de la situation : ce qui compte dans une situation donnée, ce n’est pas la description que l’on peut en faire de l’extérieur, mais la façon dont ceux qui la vivent la définissent. Si on analyse les interactions maîtres élèves, la question n’est pas de décrire la situation observée, mais comment chacun des acteurs définit la situation. Thomas est auteur du théorème de Thomas : Si les hommes définissent une situation comme réelle, elles le sont aussi dans leurs conséquences.

La façon dont les acteurs définissent la situation l’emporte sur les caractéristiques externes de la situation. Ex : effet Pygmalion. Si l’enseignant définit la relation à travers la mention mauvais élève, la situation  fera que l’élève sera mauvais.

Le sens que l’on donne à la situation détermine ses conséquences puisqu’il détermine les attitudes des acteurs. Elles renvoient à des valeurs, des jugements que les acteurs portent sur la situation en termes de valeurs, mais aussi à des règles. Ce qui est essentiel, c’est la façon dont les règles sont interprétées par ces acteurs.

G H Mead inventeur du terme interactionnisme.

Les acteurs sociaux vivent dans un univers de symboles :

-         le langage

-         des gestes, des attitudes

-         des pratiques (habillement par exemple).

Le concept essentiel est celui d’interprétation. L’activité sociale se traduit par une activité permanente d’interprétations du sens, de la définition de la situation. Elles évoluent parce que les acteurs vont apprendre et accumuler des expériences en agissant. Ils sont tout le temps en train de réinterpréter les situations en fonction de ce qu’ils ont connu précédemment. C’est très important dans l’analyse des interactions pédagogiques. C’est ce que désignent beaucoup de sociologues quand ils parlent du métier d’élève. Ce qui compte ce n’est pas ce qu’on vit, mais la façon dont on l’interprète. Cela pose un problème épistémologique.

Si toutes les situations sont singulières, comment va-t-on faire pour généraliser et théoriser. De façon générale la science procède par généralisation.

On résout le problème à la manière de Max Weber : même si chacun reçoit une situation de manière singulière, il y a malgré tout des types d’interprétation. On peut établir des catégories, établir une typologie à partir de situations que l’on aura observées.

Exemple : lorsqu’un enseignant parle d’un bon élève, ce n’est pas un élève abstrait. C’est sa définition de la situation à lui. Chaque fois que l’enseignant reçoit des nouveaux élèves, il refait ce travail de définition. Mais derrière, on va avoir une sorte de typologie : l’image du client idéal. Une relation pédagogique s’établit dans un cadre particulier : c’est une situation. Il construit sa propre signification de la situation. Il se réfère à un système de valeurs qui lui est propre, une expérience. Ce système de valeurs génère l’image du client idéal. L’image du bon élève est construite à partir de son système de valeurs et de son expérience. Les interprétations vont diverger. Selon certains : critère respect, pour d’autres participation. Si la distance est faible entre l’élève et la représentation idéale, il sera un bon élève, si elle est forte, il sera un mauvais élève. Qu’est ce qui fait qu’une relation pédagogique va bien se passer ? L’élève et l’enseignant vont se rencontrer sur une partie de la définition.  Cela se retrouve dans l’expression métier d’élève : il interprète l’idée qu’a l’enseignant du client idéal. Le bon élève ne sera pas nécessairement celui qui travaille le plus, ou le plus respectueux de l’ordre scolaire, c’est celui qui saura interpréter les attentes de l’enseignant.

Ex : enseignant en CE1 : « Il faut apprendre ta leçon. » Lorsqu’il dit cela, il ne se préoccupe pas de ce que l’enfant entend par apprendre sa leçon. Cela peut vouloir dire 2 choses différentes : apprendre par cœur ou être capable de comprendre le sens du texte sans nécessairement le réciter ou le restituer.  Cette situation banale peut expliquer beaucoup de choses dans les difficultés scolaires de l’élève ou de l’enseignant. Exemple dans l’analyse du jugement des enseignants sur les collégiens : question du niveau qui baisse.

R. Establet disait qu’on dit depuis 2500 ans que le niveau des élèves baisse, alors que les progrès de la science, de la médecine, sont continus.  Leur discours tient à leur différence d’interprétation. Quand ils ont commencé leur carrière, ils avaient affaire à des collégiens qui n’avaient rien à voir avec ceux d’aujourd’hui.  Ils représentaient 15 à 20% d’une classe d’âge. Aujourd’hui, un enseignant de collège a 98% d’une génération. Il compare les élèves d’il y a 30 ans, qui étaient les meilleurs d’une cohorte, avec 98% d’une cohorte. Il faudrait comparer les élèves d’il y a 30 ans avec les meilleurs d’aujourd’hui. C’est le même raisonnement avec le niveau du bac.  Cette image du client idéal n’a pas forcément évolué dans le même sens que les cohortes d’élèves. Cela peut donner lieu à des contresens, mésententes, voire affrontements, qui auront des conséquences sur le mal-être des enseignants. Il y a un écart d’interprétation, et ils sont difficiles à observer et à comprendre. Il faut aller voir dans les classes et dans le comportement d’élèves.

 

Comment s’organisent les recherches ?

 

1/ Le métier d’élève

Comment apprend-il à interpréter les situations ?

Apprendre à réussir : le métier d’élève.

Texte d’Agnès Van Zanten sociologie de l’école.

Apprendre à réussir : le métier d'élève

Devenir élève ne suppose pas seulement un rapport spécifique aux études, mais également l'apprentissage et la maîtrise des routines propres aux organisations scolaires, Certains éléments de ce « curriculum caché » sont communs à toutes les institutions scolaires et la majorité des élèves les intègre après quelques années de scolarisation à l'école on apprend à vivre en groupe, à développer un rapport spécifique au temps ou à être continuellement évalué (Jackson, 1968), D'autres éléments sont propres à chaque niveau d'enseignement et supposent la maîtrise de nouvelles compétences par les entrants, L'intérêt d'analyser le degré d'intériorisation de ces dimensions par les élèves, c'est aussi d'approfondir l'explication des causes de l'échec et de la réussite par rapport aux buts officiels, En effet, de nombreux travaux montrent que l'élève compétent aux yeux de l'enseignant est celui qui répond tout autant à ses exigences explicites concernant le contenu du travail scolaire qu'à ses attentes implicites concernant les formes pertinentes d'expression, de déplacement dans la classe, de savoir-faire institutionnels (Mehan, 1980),

Apprendre à réussir suppose aussi de profiter des espaces de jeu et de négociation qu'offrent les organisations scolaires pour ménager et rentabiliser l'investissement dans le travail. Dès l'école primaire -peut-être même dès l'école maternelle -et notamment dans la classe, qui constitue un système social en miniature, les enfants découvrent un univers social plus distant, plus utilitaire, plus manipulable que celui de la maison (Parsons, 1959), Ils y apprennent la « ruse ", c'est-à-dire diverses tactiques qui permettent « de donner le change » sans réaliser vraiment le travail exigé: retarder le moment de se mettre au travail, faire semblant d'avoir oublié certains exercices, égarer son matériel, chercher à passer inaperçu ou produire mille et un prétextes pour échapper à la règle commune. Ces tactiques se déploient également face à l'évaluation dont une grande partie des élèves ne tarde pas à percevoir l'arbitraire et les limites: les élèves apprennent à faire bonne figure aux moments décisifs et dans les matières déterminantes, à valoriser les résultats plutôt que les moyens, ceux-ci étant tous «de bonne guerre » tant qu'on ne se fait pas prendre, à ne pas considérer comme indispensable d'être excellent partout puisqu'il suffit d'avoir la moyenne pour progresser dans le cursus (Perrenoud, 1984; 1994).

Au collège les comportements utilitaristes, y compris ceux qui font l'objet de sanctions quand ils sont découverts, se développent fortement: la proportion d'élèves qui pense qu'« il est acceptable de sécher un cours ennuyeux" passe de 1 0 % en 6c à 40 % en 3c; celle des élèves qui trouvent « acceptable de copier sur un voisin lors d'un contrôle difficile » passe de 1 0 % à plus de 50% et celle de ceux qui pensent qu'il est « acceptable de mentir pour éviter une punition" de moins de 30 % à presque 70% (Grisay, 1997). Par ailleurs, les fortes tensions qui caractérisent l'expérience scolaire à ce niveau conduisent les collégiens à développer une « face » pour protéger leur subjectivité, Cette face permet d'affronter les moments difficiles liés à l'évaluation; elle peut devenir une manière de résister aux stéréotypes négatifs et de renverser, jusqu'à un certain point, la stigmatisation sociale liée à l'échec; elle permet aussi de naviguer entre les exigences scolaires et la nécessité de maintenir une « réputation" au sein du groupe de pairs (Dubet et Martucelli, 1996).

Chez les lycéens, où l'on trouve de nombreux praticiens accomplis du « métier d'élève », on observe également de multiples stratégies de négociation indirecte ou directe, de la notation (cf chap. 7), La contestation indirecte de notes et les tentatives pour faire pression sur les enseignants prennent parfois le chemin détourné des larmes ou d'expressions de découragement ou de colère (chiffonnage ou déchirement de la copie). La contestation directe consiste souvent à faire valoir le travail accompli, ce qui relève en partie de la stratégie mais aussi de la conviction, cohérente avec la vision qu'ont de nombreux lycéens du travail scolaire, que faire son travail est déjà une source de mérite scolaire et devrait être associé à une note minimale (Merle, 1996b). La triche aux examens est aussi fort répandue et rarement dénoncée car elle fait l'objet d'un « compromis lycéen" qui peut s'énoncer comme suit: chacun a le droit de travailler à sa réussite personnelle, quitte à enfreindre des règles censées garantir la justice de l'institution, pour autant que ces infractions restent discrètes et potentiellement ouvertes à tous (Rayou, 1992), Les lycéens développent également de nombreuses stratégies de « figuration" visant à se faire bien voir et à mettre en valeur leur application et leur sérieux telles que le fait de s'asseoir au premier rang ou de réduire les bavardages. Ce sont les garçons qui ont le plus tendance à pratiquer le bavardage « sélectif », avec notamment une forte diminution des bavardages pendant le cours de mathématiques chez les élèves de terminale scientifique (Merle, 199 3a).

La transition entre le lycée et l'université est plus problématique que celle entre le collège et le lycée et implique un travail important d'identification au statut d'étudiant, identification dont l'absence entraîne presque toujours l'abandon des études. A. Coulon (1997) distingue trois temps dans ce processus: le temps de l'étrangeté, le temps de l'apprentissage, le temps de l'affiliation

 

Agnès Van Zanten    sociologie de l’école

 

 

Apprentissage des routines du métier d’élève : comportements préalablement définis. Le BA BA du métier d’une enseignante de maternelle est de routiniser les comportements des élèves pour marquer des temps dans le travail scolaire et à entrer dans le travail. On n’a pas besoin de mettre du sens dans ses cas-là.

A l’université, plus de sonnerie. Changement dans les routines. Condition de la participation au travail scolaire et à son confort.

L’élève compétent aux yeux de l’élève est celui qui répond autant aux attentes implicites qu’aux explicites.

Concept de négociation ou d’espace de négociation. Selon l’espace scolaire, les espaces de négociations peuvent être plus ou moins importants, selon le niveau de routine et d’autorité.

En Afrique, en classe de CP, l’enseignement est totalement routinisé pour les 80 élèves. S’il y a négociation, c’est que tout n’est pas réglé à l’avance. Il y a une zone d’incertitude. C’est tiré de la théorie systémique des organisations.

Les acteurs vont essayer de jouer à se procurer des avantages. Il y a des tactiques pour donner le change. Il peut y avoir négociation pour la notation. On ne peut négocier les résultats d’un QCM informatisé.

Pour une dissertation de philosophie, l’espace de négociation est immense. Les élèves pensent que le fait d’avoir rendu le travail doit donner d’emblée une note minimale, quel que soit le contenu des pages.

Il est différent selon les niveaux et les types d’enseignement. Cela n’existe pas qu’à l’école. Pas de négociation avec un chronomètre, c’est différent avec le patinage artistique.  Le principe de compensation ouvre un espace de négociation.

C’est un phénomène caractéristique de tous les systèmes, mais dans des proportions très variables. Au Québec, les étudiants notent leurs enseignants, cela change beaucoup de choses dans la négociation.

Concept de façade (Erwin Goffman : la mise en scène de la vie quotidienne)

L’élève se construit une image qu’il veut donner à voir de lui-même. La face, c’est ce qu’on veut projeter sur l’autre. La construction de cette face repose sur un double mouvement : celui de la personne elle-même. Comment la personne se considère-t-elle ? Se considère-t-elle comme un bon élève ? Quelle image va-t-elle projeter sur l’autre pour faire penser cela ?

Cela dépend aussi de ce qu’on pense de l’idée du bon élève pour l’enseignant. Cela se fait dans l’interaction. C’est le lieu entre la construction de l’image de soi et celle qu’on veut que les autres aient de soi.

Ex : la face du « glandeur ». L’élève qui se trouve en difficulté scolaire par rapport à une tâche donnée va être confronté à un jugement négatif. Pour se protéger de la dévalorisation, il va jouer avec le mythe du travail scolaire. Sous entendu : si j’avais voulu, j’aurais pu faire un bon travail. Je me moque de la note que j’ai.

C’est ce qui pose beaucoup de problèmes aux enseignants, qui ne sont pas dupes de ce type de jeu. Mais cela ne dit pas comment réagir. Ex : aurait pu mieux faire. L’enseignant reproduit l’image que l’élève construit. Si l’enseignant refuse de jouer le jeu dans cette mascarade, la relation risque d’être beaucoup plus difficile.

L’expérience scolaire (François Dubet). Les élèves sont sans cesse en train de combiner différentes stratégies. Il est entre 3 logiques :

-         subjectivation : elle consiste pour l’élève à dire « je me définis de façon critique en retrait du système. Je suis autre chose, je suis différent de l’image stéréotypée de l’élève que le système attend de moi ». Se comporter comme original , par exemple, ou dissimulé. Cela conduit le sujet à proclamer son autonomie relative.

-         stratégie: Le système scolaire est un espace de compétition, scolaire et social. L’élève doit faire correspondre ses moyens avec ses objectifs. L’élève qui se construit une façade de dilettante est dans une logique de subjectivation. Mais il a aussi la logique stratégique pour avoir le bac : exemple, il faut avoir 10. Cela suppose que l’élève se soit construit des buts. Cela peut être réussite scolaire, impressionner une fille, avoir la paix avec les parents…

-          Intégration : l’élève vit à l’intérieur d’ensembles sociaux qui ont des normes. C’est aussi intégrer ces normes pour être aussi intégré dans le groupe.

Selon comment on combine ces logiques, on obtient des types. Ex : logique stratégique pour un élève de classe prépa, il faut tout faire pour réussir. Mais cela ne sera pas confortable en terme d’intégration. Dans un lycée où tout le monde est dans le même contexte pour préparer les grandes écoles, tout le monde sera pareil. A Marseille dans certains lycées, cela sera d’abord et avant tout une logique de subjectivation.

L’élève définit la situation et se définit lui-même dans la situation.

 

2/ les styles éducatifs familiaux

 

C’est une idée très proche de la précédente. Il s’agit toujours de la façon dont les acteurs définissent une situation.

 

Il y a ce qui relève de l’éducation proprement familiale, et la relation avec le système éducatif. C’est différent, mais lié. Comment caractériser ce type de définition de la situation  de la part des familles ? Il y a 4 éléments dans la définition des styles éducatifs familiaux :*

- le rapport aux savoirs : cela renvoie à la question de comment on se construit en tant qu’individu par rapport aux savoirs.  Ex : au lieu de faire de la poésie, tu ferais bien d’apprendre un bon métier. Cela se retrouve dans la théorie de Bourdieu avec les habitus, ou le capital culturel. C’est différent d’une famille de diplômés supérieurs à une famille de petits entrepreneurs, à une famille d’ouvriers. Ce n’est pas seulement scolaire. Cela concerne la totalité des savoirs, pratiques, procéduraux…

- le projet d’usage des savoirs scolaires : l’élève, mais les familles ont des projet d’usage scolaire : il faut que tu ailles à l’école pour avoir une culture générale, ou pour avoir un travail pour ne pas être au chômage ; c’est très différent. Que fait-on des savoirs que propose l’institution scolaire ?

- comment apprendre, faciliter les apprentissages ? Quel est le rôle du milieu familial ? Pour certaines familles, l’élève apprend à l’école et c’est tout. Pour certaines familles, il y a le management du travail scolaire.

- valeurs familiales quant au scolaire : concordance ou discordance par rapport au milieu scolaire. Le savoir dérange. Ex : enfants de paysans qui vont à l’école, qui apprennent des savoirs en rupture avec les savoirs traditionnels familiaux. Ex : savoirs sur la nature en rupture avec les connaissances scientifiques. Cela peut amener les élèves à répudier les valeurs ou savoirs de la famille. Ex : question des valeurs individuelles ou individualistes. Ex : filles maghrébines. Pourquoi une telle différence entre garçons et filles ? Taux d’échec très importants chez les garçons, beaucoup plus réduit chez les filles. Pour les filles : rôle émancipateur des savoirs. Ex : conflits entre sectes et milieu scolaire. Témoins de Jéhovah, foulard islamique…

Au-delà de ces éléments généraux, ces différentes facettes vont produire des styles éducatifs familiaux. Différents travaux :

-         modèle de  Baumrind : contrôle et soutien, fort ou faible combinés. Cela va définir un certain nombre de styles éducatifs.

-         Contrôle et soutien fort : autorité (devoir échoué : il est refait à la maison avec un des deux parents)

-         Contrôle fort et soutien faible : autoritarisme. La famille contrôle mais a un système punitif. Pas d’aide pour résoudre la difficulté.

-         Contrôle faible et soutien fort : permissivité. Cela renvoie à l’idée que c’est l’enfant lui-même qui est maître de son destin. On lui apporte l’aide, mais on n’oriente pas son action.

-         Pas d’analyse de contrôle faible et soutien faible : démission dans l’éducation, non étudié par Baumrind.

 

Autre classements possibles. Selon les milieux sociaux, la relation entre famille et école peut varier considérablement. Cela va se traduire par des stratégies socio scolaires ; ex : stratégie de carte scolaire. Participation au conseil de classe, se faire élire comme délégué…

Elles reposent largement sur la maîtrise du capital social et du capital culturel. Si on ne comprend rien au système scolaire et qu’on n’a pas de relation, on a du mal à mettre en place des stratégies socio scolaires efficaces. Travaux sur les conditions de l’étude sous la direction de Samuel Johsua effectués à Aix : façon dont le travail scolaire se fait à la maison. Lieux, aide, ressources livresques et informatiques. Cela concerne la mobilisation familiale. Réussite scolaire : la moyenne ou mention très bien ?

 

3/ Les enseignants et l’ordre scolaire

 

L’ordre scolaire renvoie à beaucoup de choses et c’est très flou. Cela renvoie à la notion de forme scolaire, les caractéristiques de l’école comme institution, lieu clos séparé de l’espace social, avec ses propres règles, ses pratiques ritualisées (notation, examens, conseils de classe), son système de valeurs (principe méritocratique avec toutes ses déclinaisons), son modèle d’apprentissage (cloisonnement entre disciplines, classes, établissements…). Cette forme scolaire génère un ordre scolaire ; on parle de discipline scolaire. La discipline jusque dans les années 60 est ce qui concourt à l’ordre scolaire. Pas d’autre sens.

L’enseignant doit procéder à une définition de la situation pour le maintien de l’ordre.

Le fondateur de la sociologie de la déviance, Howard Baker, écrit que l’enseignant agit comme un entrepreneur de morale. C’est facile à voir dans les petites classes.  L’enseignant s’inspire de cet ordre scolaire pour définir ses propres normes. Il est producteur de normes. Il est soumis au principe de subsidiarité, elles sont soumises aux normes de l’institution. Il est celui qui les fait appliquer : il est garant du respect des normes. -> école normale.

On va expliciter un certain nombre de règles : celles de

- la vie de la classe. Règles d’ordre (comment on rentre, on s’asseoit, etc…)

- la hiérarchie entre enseignants, entre élèves, anciens et nouveaux…

- le système d’étiquetage : on est étiqueté en fonction de la façon dont on se comporte en face des règles. Ex : tableau d’honneur.

 

Les élèves réagissent à cet ensemble de règles. Le respect des règles n’est jamais total ni parfait. Il faut sans arrêt réguler des écarts à la règle. L’enseignant va élaborer tout un système de régulation :

-         régulations quotidiennes. Les sociologues disent que les routines et les règles permettent de relier les élèves à la norme. A ces routines et rituels s’ajoutent un ensemble de pratiques stratégiques de l’enseignant pour empêcher que l’ordre dérape. Cela dépend du niveau scolaire, de  la taille du groupe…  Quand il y a du bruit dans la classe, il y a tout un système de régulation du bruit en école primaire et maternelle, par exemple. En fac, il y a rarement d’interventions sur le bruit.

-         Régulation préventive : elle repose sur un diagnostic. Elle prévient une infraction à l’ordre. Si l’enseignant pense qu’il risque de se passer quelque chose qui risque de déranger l’ordre scolaire. On la trouve sous la forme de l’explication au niveau 1, sous la forme de la menace au niveau 2. On peut empêcher l’infraction de devenir trop grave.

-         Régulation a posteriori : l’élève a enfreint la règle : qu’est-ce qu’on fait ?  Le droit doit-il être répressif ou restitutif ? Le fait de transgresser l’ordre scolaire doit être sanctionné. L’élève est puni : répression.  Autre principe : on doit réparer la transgression. C’est le principe de restitution. Cela peut aller de pair avec la punition.   Le franc symbolique est un principe de restitution. Tu n’as pas fait ton devoir : tu le feras deux fois pour demain : répression et restitution.

 

Ces modes de gestion de l’ordre scolaire vont être retrouvés de façon plus fortes quand on aura affaire à des problèmes plus graves. Selon la définition d’Howard Baker, ces modes de régulation sont adaptés à une déviance primaire. Elle peut concerner tout le monde à tout instant.

Malheureusement, il peut se passer deux choses : la déviance primaire peut de transformer en déviance secondaire. C’est une intensification de la déviance qui vient en réponse à la régulation de la déviance primaire. Ex : l’automobiliste flashé par un radar automatique va essayer de démolir le radar automatique. Pour les élèves, c’est pareil : c’est l’escalade. Ex : l’élève qui a une mauvaise note et déchire son devoir et le jette à la poubelle. Les faits isolés de déviance pour un individu donné peuvent se transformer en une carrière déviante. Le métier de déviant s’apprend. C’est ce que Howard Baker présente dans son livre « Outsiders ».  Il était sociologue et pianiste je jazz. Il parlait des musiciens fumeurs de marijuana. Le caractère déviant d’un acte dépend de la manière dont les autres réagissent. Un comportement n’est déviant que s’il est défini comme tel. Il acquiert alors un autre sens. Ex : regarder un élève qui bavarde et ne rien dire. Autre cas : un élève fait autre chose et l’enseignant déchire la feuille sur laquelle il travaillait. Le marquage est différent. Si on  ne montre que l’on a vu à la seule personne concernée est différent de le montrer de manière publique. Si on montre officiellement la transgression, on est obligé de sanctionner la transgression. On donne un sens. Il peut y avoir des situations où l’élève fait l’apprentissage de caractère déviant. Il revendique alors sa déviance.

Les élèves peuvent se construisent des systèmes de justification : « cet enseignant est mon ennemi », ou déni de l’importance du système scolaire. Ces modes de réaction, d’inter-réaction peuvent donc développer des modes de régulation ou de sur-réaction, qui conduisent l’élève à devenir un déviant systématique. On peut mettre en évidence des systèmes différents de gestion de la déviance.

 

Peter Woods distingue les établissements incorporatifs des écoles coercitives. Dans un établissement incorporatif, on incorpore les élèves et les parents à la prise de décision. Ex : réunion des élèves pour l’élaboration du règlement intérieur. La primauté est accordée à la négociation. L’école fonctionne par de adaptations stratégiques.

On va essayer d’amener les élèves à respecter l’esprit de la loi. Dans les écoles coercitives, on fonctionne sans espace de négociation. Ex : marines, armée… Contrôle institutionnel et système de répression. Ce sont deux extrêmes… La plupart ont des caractéristiques des deux.

Il définit des enseignants isolateurs de déviance et provocateurs de déviance.

L’enseignant isolateur de déviance fait en sorte que l’on ne passe pas de la déviance primaire à la déviance secondaire. Il a une conception optimiste des élèves. Il pense que l’élève est une personne humaine digne de respect. Il cherche la coopération. On a affaire à des gens qui essaient de contrôler des situations et pas des individus. Ex : il y a du bruit. L’enseignant fait faire un exercice pour occuper les enfants. L’autre menace de punir un élève : contrôle des personnes. C’est un enseignant provocateur de déviance. Il a une conception darwiniste de l’élève. Les élèves sont des paresseux et il faut les forcer à travailler. Dans cette conception, l’enseignement est un système où seuls survivent les plus aptes. L’école est une machine à trier et il y a beaucoup de déchets. L’enseignant doit s’imposer avec les élèves à travers un système d’ordre. C’est la façon dont les individus définissent la situation qui va entraîner des phénomènes en réaction. Les élèves développent leurs propres stratégies en réaction. Ex : stratégies de contournement, de réciprocité (si tu coopères, je coopère, si tu m’affrontes, je t’affronte). A l’inverse, on peut avoir des stratégies d’équilibration, où on essaie d’équilibrer les avantages et inconvénients les uns par rapport aux autres. Ex : réaction de contournement, dissimulation… Plus tu me donnes de travail, plus je triche (copie, aide, )… On peut affronter l’enseignant en ne le faisant pas….

Dans les établissements les plus violents il y a l’apparition d’une contre culture scolaire, délibérément en opposition au modèle scolaire. Il n’y a plus rien qui marche. Opposition systématique à l’autorité, sexisme, racisme…. Elle fonctionne sur l’existence des bandes. Pour se maintenir, il faut qu’il y ait un groupe d’élèves qui y adhèrent.

 

Par rapport aux trois types d’approches évoquées, cette liaison ne disparaît jamais.

Inégalités scolaires : on rentre par le haut, le système, ou par le bas, les acteurs. Ces approches ne sont pas contradictoires, plutôt complémentaires. Il peut y avoir des affrontements sur des approches différentes, qui concernent des individus.

 

Quelle est la place du système éducatif et de l’éducation dans la société ?

Tout le monde se mêle l’éducation. Ex : Ségolène Royal : question de l’éducation au premier rang. Ce discours a un écho dans l’opinion.

C’est un point essentiel, mais ce n’est pas toujours le cas, ni partout. Ex : évolution du niveau de préoccupation sur l’éducation au Royaume Uni.

Attention au discours misérabiliste franco français misérabiliste sur l’école. On accentue systématiquement les aspects les plus noirs, en oubliant les points positifs. Le système éducatif français c’est plus de 15 millions de personnes, le ¼ du budget de l’état ; c’est un des systèmes les plus performants, même s’il y en a de plus performants…

La France se trouve dans le premier quart ou le premier tiers, cela dépend des classements. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’interroger sur les inégalités. La France a un système parmi les inéquitables d’Europe. Les résultats oscillent entre 12 ème et 17ème rang pour les compétences linguistiques, scientifiques… Résultats les plus récents des enquêtes PISA sur le site de l’IREDU.

 

 

 

 

 

 

 

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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 01:09

Education et sciences humaines

14 11 06

C. Peyron Bonjan

Master recherche 1 sciences de l’éducation

 

Philosophie

 

 

 

Peinture impressionniste de la société (lecture commentée d’un article)

 

PENSER L'EDUCATION AUJOURD'HUI ?

 

PEINTURE IMPRESSIONNISTE DE LA SOCIETE.

 

Des incivilités au civisme.

 

La violence des jeunes dans certains quartiers est un dernier sursaut face à cette machine infernale d'un système éducatif qui ne semble pas les concerner dans une société en risque de décomposition et en certitude de réification technologique. La violence est encore au moins témoin d'un signe de "vouloir-vivre". Elle permet l'espoir d'une intégration sociale car elle est le symbole d'une énergie encore vivace. Malheureusement, cette énergie se canalise sur la caricature d'une soi-disant réussite sociale passant par l'argent à tout prix, dernier avatar de leurs aînés -et nous en sommes tous responsables            D'où les larcins, les vols, les deals, la prostitution, les agressions, les attaques à main armée...

Plus dangereuse encore est l'apathie des adultes, n'allant plus voter ou s'ils le font encore par réflexe d'apparente citoyenneté, ne croyant pas à une quelconque amélioration de leur sort par leur expression dans les urnes, s'enfermant le soir dans une facticité télévisée de violence par procuration ou de rêves de luxe ou de passion... Ils ne vivent plus, ils ne croient plus, ils ne désirent plus, ils passent le temps sans aucune implication ni pour eux, ni pour leurs enfants, ni pour la cité de demain... Si la violence peut amener un risque de mini guerre civile larvée, l'apathie est la porte ouverte à tous les " Beaux parleurs " démagogues, donc à tous les risques de totalitarismes.

Le corps social est en voie de décomposition: les anciens sont « parqués » au lieu de servir de mémoire et d'expérience, les jeunes sont désespérés, car le 80% de réussite au Baccalauréat est un leurre -il permettra d'entrer au mieux dans des Universités dont ils sortiront chômeurs malgré les sacrifices des parents pour leurs études prolongées-, les malades auront de moins en moins de lits d'hôpitaux pour leurs soins en raison de la création d'agences dont le critère est plus gestionnaire que curatif, les politiques les plus idéalistes dépendront d'une économie mondiale imprévisible et quasi ingérable1.

 

l Les crises boursières de 1929 , 1989 au Mexique et plus récemment en Asie témoignent de cet affolement répétitif de l'économie libérale de marché.

 

Pour toutes ces raisons, les éducateurs les plus humanistes n'oseront plus former à entrer dans ce cercle vicieux... D'où, a contrario, l'attirance actuelle des métiers de l'éducation, non plus par des personnalités de "hussards noirs de la République", mais plutôt par des caractères parfois attentistes, souvent découragés. Comment vont-ils pouvoir s'investir dans un quelconque sauvetage d'enfant en perdition ? Comment vont-ils pouvoir éduquer alors qu'ils ont peu de passion si ce n'est celle de ne pas prendre de risque et de se sauver individuellement ou de survivre dans un conformisme mental assez frileux ? Bel exemple de déresponsabilisation, de désimplication ! Or, l'éducation passe par le désir, la passion, l'eros2.

 

La Cité est en danger; il serait temps de s'intéresser à une définition plus approfondie à propos de la notion par trop usitée de civisme. Dès 1790, le civisme était entendu comme "la priorité donnée par un citoyen aux intérêts de la nation sur ses intérêts particuliers". Un peu avant, Kant envisageait même une morale citoyenne : « Le citoyen est l’homme qui doit prendre à cœur la société, comme si le contrat social  avait existé et qui doit prendre à cœur la loi, comme s’il l’avait votée ». Et Rousseau de s'en inspirer lors de l'écriture de ses textes...3

En 1883, Jules Ferry insistait dans sa "Lettre aux instituteurs" sur l'Instruction Civique, instituée dans les écoles par la loi du 28 Mars 1882. Il la définissait comme partie de l'enseignement destinée à donner aux élèves la formation historique, morale et sociale qui les prépare à leur rôle de citoyen. Dans les discours institutionnels publiés en 1985, certaines valeurs de cette citoyenneté ont été précisées, à savoir l'honnêteté, le courage, le refus du racisme et l'amour de la République. Malheureusement et en raison de la lutte contre le chômage, certains décideurs politiques semblent aujourd'hui privilégier coûte que coûte l'insertion professionnalisée des jeunes et les nouvelles technologies à une formation éthique. Les programmes d'instruction civique demeurent et sont incessamment invoqués mais les praticiens de l'école ne semblent pas les traiter avec autant d'attention que celle qu'ils portent aux contenus des matières fondamentales. « Il y aurait comme une rétraction du champ de l'école qui, après avoir abandonné tout enseignement religieux, hésiterait à faire un discours " moral" dont ferait partie ce sentiment civique »4. Or, pour que la société ne soit pas en danger, il faudrait réinculquer cette " morale citoyenne ". Au demeurant, pourquoi ce pressentiment de risques de décomposition encourus par le corps social persiste-t-il ?

 

 

2 Cf Edgar Morin in « Pratiques de Formation (analyses) n° 39 « Réforme de la pensée, pensée de la réforme »

Février 2000 (p 27)

3 cf article C.Peyron-Bonjan " J.J.Rousseau et les contradictions du modèle théorique du contrat social " in

R.R.J 1991-1, P.U.F Aix-Marseille XVI, 44 (p 67 à 78).

4 Cf in Pontier -Debbasch : « La société française » in Etudes politiques économiques et socialesDALLOZ 1989

 

 

Risques du corps social

 

En premier lieu, ce parallélisme concerne le politique: les bouleversements géo-politiques, les faiblesses  institutionnelles, les prégnances des luttes démocratiques des partis politiques, et enfin les forces et contraintes des systèmes économiques rappellent en Europe ce sentiment d'instabilité que connut la période sophistique. De la même manière, dans la modernité et dans la Grèce Antique pour la prise du pouvoir, aucun autre principe n'existe que le suffrage et la conviction appuyés sur la persuasion des citoyens par l'éloquence.

En second lieu, au point de vue moral, le développement des richesses accroît le fossé entre les nantis et les pauvres. L'égoïsme et l'individualisme habitent les êtres humains. La loi semble pouvoir être pervertie par le pouvoir. Elle apparaîtrait même parfois comme fluctuante et aurait perdu sa référence sacrée: l'immuable justice, reflet du droit naturel.

En troisième lieu, au point de vue religieux, l'annonce métaphorique de la mort de Dieu dont « Nietzsche s'est fait le héraut », et la "culture de désublimation" « selon l'expression de Baudrillard », impriment aux générations actuelles le refus de toute sacralisation. Comme pour la période sophistique, on pourrait inscrire: le principe du sacré oublié menace tout le corps social. Lipovestky écrit dans l'Ere du vide: "les démocraties ont basculé dans l'au-delà du devoir, elles s'agencent selon une éthique faible et minimale, sans obligation ni sanction...

 

L'éthique élue n'ordonne aucun sacrifice majeur, aucun arrachement de soi".

Comme la tradition risque de se perdre, seuls le sentiment civique et la raison humaine peuvent devenir la mesure des lois et des institutions. Forte des leçons modernes de la période sophistique, la cité actuelle devra se garder du culte de la "démesure" -ubris -sous peine de retranscrire l'évolution négative de cette époque.5 L'éducation deviendrait l'art de conduire les jeunes pour leur implication future dans la cité; d'où l'importance fondamentale de tous les acteurs, quel que soit leur rôle dans le maillage social. Malgré sa complexité, le monde moderne pourrait, en un premier temps, s'inspirer des préceptes de prudence et de vertu des premiers sophistes afin de préserver le corps social et, en un second temps, permettre la venue d'une pensée qui définirait la conscience moderne en la fondant, qui attellerait l'économie à l'éthique et la politique à la nécessité du civisme pour tous. Donc, pour que la cité vive, une réflexion philosophique s'impose.

 

5 cf article C Peyron Bonjan « Leçons modernes de la période sophistique » Droit Prospectif, RRJ 1992, PUF Aix-Marseille (p489à495)

 

I -PHILOSOPHIE DE L'EDUCATION ET VIE DE LA CITE

 

Quelle que soit l'époque, apprendre à tout acteur social à demeurer dynamique malgré toutes les pesanteurs de l'environnement institutionnel semble, d'entrée de jeu, l'objectif primordial de toute société.

 

Il est évident qu'un "acteur-éducateur social", qu'il soit, en amont, homme de décision, ou en aval, homme de terrain, se doit de s'interroger sur son appartenance à tel ou tel autre type de société afin de pouvoir construire son projet éducatif. Pour ce faire, les acteurs sociaux devront s'interroger, en toute honnêteté intellectuelle, sur le sens profond du mot "pro-jet" qui semble parfois trivialement confondu avec les vocables de "démarche", de "stratégie", ou encore de "moyens à mettre en place en vue d'atteindre certains objectifs" ; or, l'étymologie du terme "projet" renvoie à une finalité de "projet-visée" -Ardoino- et non à un "programme linéaire". D'où la nécessité pour les acteurs sociaux de répondre, en leur âme et conscience, aux questions philosophiques suivantes avant toute prise de décision ou toute intervention :

 

Dans cette situation singulière :

-Quel homme adulte mériterait le vocable de "citoyen" ? Pour quelles raisons ?

-Quelle sorte de cité voudrait-il voir se réaliser ? Quel système de valeurs érigerait-il en exergue ?

 

Tel un pont entre l'histoire de la cité et son avenir, les acteurs sociaux -éducateur, enseignant, formateur, juriste, politique,… -ne peuvent éviter ce type de questionnements.

 

S'ils évitaient ces problématiques, ils risqueraient de ne devenir que des producteurs de "singes savants" sachant donner des "réponses normées" à toute question prévue auparavant, ou sachant réaliser des tâches ou métiers spécifiques à l'aide de méthodologies séductrices et efficaces à court terme. Or, devant une situation sociale imprévisible, de quel secours seraient ces adultes ?.. Où irait la cité ?.. Le véritable processus de l'éducation se résumerait en une possibilité d'invention d'une stratégie de l'inattendu, grâce à l'implication civique de tous les hommes de la cité. Comment cela pourrait-il s'accomplir ? Grâce à d'inévitables prises de conscience à propos du processus de réalisation de tout individu, de la dangerosité des « habitus » représentatifs; tout ceci visant à la nécessité d'une refonte de la pensée.

 

1.1 Le processus interne de réalisation de chacun.

 

Toute la complexité du vivant est traversée par les concepts d'énergie et de puissance. Le " processus " ou " passage de la puissance à l'acte 5 -Aristote- est constitutif de tout être, qu'il soit jeune ou adulte. Des potentialités de tout individu jailliront des dynamiques et, de ces dynamiques, leurs réalisations.

 

Alors, comment serait-il possible de retranscrire ce processus dans toute sa puissance à l'intérieur du système social ? Sous peine de ne rien pouvoir "comprendre", il faudrait d'abord éviter la méthode analytique de Descartes: faillite assurée pour la résolution des problèmes. La compréhension d'un "adolescent" ne peut être effectuée à l'aide de nombreux fichiers, car ces papiers se perdent dans des détails multiples et figent le processus de son implication dans la vie. Par contre, grâce à des discussions communes, tous les acteurs sociaux ayant approché cet "enfant" ou "adolescent"... pourraient plus facilement découvrir comment canaliser sa violence en une énergie de réalisation simultanément personnelle et citoyenne. Le sens de tout être vivant ne peut jamais se refléter dans de nombreux papiers ou procédures administratives analysant cet homme sous plusieurs angles de vues, en raison des missions séparées de tous les corps de l'Etat, d'où l'intérêt de réflexions communes à l'aide de réseaux systémiques complexes.

 

Selon Dilthey, continuer à expliquer, au lieu de tenter de comprendre, décuplerait le danger pour la société future. Si cela était, nous risquerions fort d'entrer dans un système social apathique ayant pour devise "laisser faire et observer", puis essayer d'expliquer... Seulement, l'explication est en aval et non en amont, d'où le risque de paralysie pour toute action éducative. Cet "arrêt sur image" de violences émergentes menacerait la société future en évitant leur compréhension et les pistes hypothétiques de résolution possibles. Mais comment y parvenir ? G.Bachelard serait l'inspirateur d'une voie possible par l'écriture de cette formule foncièrement moderne: éviter coûte que coûte toute « ankylose de la pensée ».

 

1.2 Contre l' « ankylose de la pensée »

 

Lorsque cet auteur employait cette expression, il ne faisait référence qu'à la pensée scientifique; néanmoins, elle peut être élargie à tout essai de connaissance de tel ou tel phénomène. Toute pensée véhicule un véritable inconscient qui emprisonne tout mouvement de réflexion. Mots, images, généralisations, systèmes, ont tendance à fournir une explication complète et arrêtent par là même tout essai de recherche sur les sens possibles de ces manifestations de violence.

Cependant, l'obstacle le plus important, l'ennemi le plus périlleux de la société, c'est la société elle-même avec ses réflexes d'analyse et ses méthodes de résolution habituelles. Là serait la dialectique du dépassement perpétuel de la société par elle-même, aidée de toutes les ressources vives de tous les citoyens. Là serait le nerf de la lutte contre l'apathie et la résignation. Ces enfants ou adolescents dits "à risque" ont une énergie qui peut être orientée vers la société et non contre elle6... faisons-en des citoyens impliqués! Comment ?

 

1.3 Pour une éthique de la responsabilité

 

Après avoir côtoyé ces adolescents, personne ne peut affirmer qu'ils soient toujours irresponsables. Parfois même, certains d'entre eux entrent dans la déviance sociale pour subvenir aux besoins de leur famille !... S'ils s'y installent, c'est parce que des circuits très bien organisés les y maintiennent 7. Là est le rôle de la police, à savoir démanteler ces réseaux. Là est aussi le partenariat police-éducation, dont le but est de permettre aux chefs d'établissements de mieux connaître les individus parties prenantes de ces réseaux infiltrés dans leurs murs ou près des grilles. Mais, ils ne se révoltent pas toujours pour aider leurs familles et sont alors victimes de l'image d'une société marchande dont ils se sentent exclus selon les dires de leurs parents. Leurs familles ont une image négative de l'école qui ne leur a pas permis de sortir de leur condition. Et cette image pèse lourd sur leurs désirs de faire des efforts pour tenter de réussir ;

 

5 La traduction consacrée par Tricot semble maladroitement formulée par le vocable" passage" puisqu'il n'y a

pas d'états séparés entre lesquels on pourrait passer dans une pensée processuelle .

6 Certes l'implication de certains d'entre eux grâce au sport n'est plus à démontrer mais ne véhicule-t-elle pas encore un leurre d'implication: identification des adolescents à des stars d'une micro-société plus qu'énergie déployée pour résoudre les problèmes sociaux tels qu'ils se présentent dans la macro-société. Et ce mécanisme imaginaire collectif d ' enfermement passif et joyeux devant des images virtuelles pour qui saurait l'exploiter politiquement de manière perverse demeure l'antichambre de tous les totalitarismes...

7 cf Rapport de J. Dray sur la violence dans les banlieues (Assemblée Nationale).

 

d'autant plus qu'ils ont pour la plupart à apprendre aussi dans les murs de l'école un code social, une morale citoyenne. Mais, un autre problème demeure: l'image que la société contemporaine donne d'elle-même. Les réussites les plus affichées, médiatisées, ne sont pas celles d'élèves ou d'étudiants ayant accompli leurs études correctement mais plutôt celles de l'argent. Il est nécessaire de renverser cette idolâtrie financière; il est important que les acteurs sociaux entrent dans un système de valeurs qui ne "marcherait plus sur la tête"... Cela ne veut pas dire entrer dans une culpabilité collective, car l'on serait allé trop loin dans la société de consommation, mais plutôt permettre que tous ensemble, nous devenions responsables d'un tournant de notre société: l'éthique de la responsabilité et de la solidarité.

 

Tous les citoyens peuvent le tenter au lieu de se renfermer dans un "sauve-qui-peut" individualiste. Personne, et surtout aucune société dans son ensemble, ne peut évoluer sans la participation de tous dans les maisons, dans les quartiers, dans les écoles, auprès des jeunes et des anciens. Les travailleurs sociaux sont des maillons indispensables de ces discussions avec les familles pour mieux les comprendre. L'entretien ne devrait pas être ciblé sur l'argent possible donné par un Etat-Providence. L'essentiel des communications devrait être axé sur la compréhension de leurs difficultés, une aide si nécessaire... et aussi sur une éducation à la citoyenneté, une permissivité de sortir de leur révolte ou de leur apathie. De la même manière, les policiers et les magistrats pourraient expliquer le bien-fondé de la loi, lutter avec eux contre les leaders a-sociaux; les chefs d'établissements et les enseignants pourraient également tenter une éducation citoyenne des familles et des élèves pour éviter cette coupure entre l'école et la société, l'effort porté sur la réussite et le travail ne pouvant être que simultané et non premier. Responsabiliser ces enfants, ces parents en les reconnaissant et en les valorisant dans leurs établissements, dans leurs quartiers, dans leurs familles permettrait de canaliser leur énergie vers une intégration de tous dans la cité et, par-là, d'eux-mêmes. On pourrait ainsi leur permettre de devenir "auteurs" de la société. Certes, il est difficile de renverser des «habitus » mais une mise en oeuvre d'une culture de sublimation est cependant possible. Elle nous oblige tous à nous impliquer, de manière énergique, dans l'avenir de notre société. Il n'est jamais trop tard pour des gens de conviction tous unis dans cette volonté d'éducation citoyenne. Volonté qui ne pourrait advenir sans s'atteler à un essai de « refonte de la pensée ».

 

 

Il. VERS UNE REFONTE DE LA PENSEE

 

Sachant que les sociétés ont les institutions éducatives qu'elles méritent le risque de destruction du corps social demeure évident si l'on reste dans un certain « confort idéologique ».

 

2.1. Contre un confort idéologique.

 

Le risque le plus important demeure celui de l'idéologie ou reflet des « allants de soi » ­Ardoino- ou « habitus » -Bourdieu- d'une époque par rapport à l'éducation. C'est là que les dangers risquent d'apparaître.

a) Danger de l'idéalisme.

Les théorisations philosophiques des notions de juste et de bien ont entraîné la croyance en une norme extérieure à atteindre par « l'individu éduqué », sorte d'uniformisation impossible épousée par les vocables de « socialisé » ou « d'intégré » ou « d'inséré».

Dans l'étymologie de « conduire hors de soi » le ipse est fondamental, il réclame la compréhension des différences de chacun afin qu'il négocie lui-même son apprentissage du lien social, son changement pour « apprendre à être ensemble » avec le reste du monde.

Aucune finalité pré établie par les éducateurs « bien pensants », qu'elles s'appuient sur des connaissances psycho-sociologiques ou économico-sociales ou encore médico-juridiques n'aboutiront. Plaquer en face de qui que ce soit une norme à atteindre pour un sujet « assujetti ailleurs» demeure vide de sens...Et tous les vocables "d'aide à" ..."d'assistance pour"... présupposant un but idéal et abstrait à atteindre ne peuvent être que réassurance pour ceux qui les emploient. Le processus interne de réalisation de tout individu particulier ne pourra jamais correspondre à cet « idéal type » abstrait de la « volonté générale » du Contrat Social. L'insertion ne peut dépendre que d'une volonté personnelle ayant compris les règles du « vivre ensemble » et ayant décidé de s'y assujettir.

 

L'éducateur est alors là pour témoigner de multiples exemples et récits culturels d'intégration possibles afin que l'un d'entre eux permette un déclic chez l'intéressé. Alors, il se trouve dans la position paradoxale du « non croyant » de Pascal: il lui faut « se mettre à genoux, prier et espérer que cela advienne » que le processus s'enclenche! ...Mais il ne peut ni prendre la main, ni guider car il n'est pas l'autre et, de plus, l'autre n'est jamais un sujet abstrait. Il ne parle pas la même langue, il n'a pas la même perception du temps, il ne rêve pas de la même société. ..il désire inventer sa propre notion de « vie bonne » au sens des philosophes grecs. Il veut négocier son changement avec le reste du monde. L'éducateur ne peut que témoigner face à lui du monde et des expériences et savoirs divers des humains en société dans 1 'histoire et dans les civilisations; d'où la nécessité de l'enseignement de la culture générale comme rempart incontournable de l' éducation et de la formation. Etre éducateur, c'est entrer dans cette science des différences et des refus des ignorances.

 

b) Danger du causalisme

 

Etre éducateur, c'est aussi pratiquer la suspension d'évaluation du type « si telle cause alors

on aura tels effets. Par exemple, en criminologie, les statistiques établies par de nombreuses études en droit pénal ont conforté les travailleurs sociaux, chefs d'établissement, éducateurs, policiers. ..dans l'idée que les exclus du système scolaire entraient inévitablement dans la pré-délinquance.

Une telle attitude résulte d'un mode de pensée du temps linéaire selon le schéma avant, pendant, après. Or, la temporalité est plus complexe. Comme le pensaient les phénoménologues tout évènement « ici et maintenant » comprime en lui des enchevêtrements de rétentions de temps passés et de protensions de temps à venir imaginaires. Cette temporalité du vécu se double d'assujettissements nombreux à des institutions ou micro­sociétés ou amis, assujettissements variables et inter changeants au gré des rencontres. Il serait simpliste de dire à propos de quelque individu que ce soit, si tels indices, alors cela va

advenir. ..Le phénomène de "résilience" décrit par Boris Cyrulnik en serait la preuve.

Ce fantasme du temps linéaire se décline dans des schématisations comme la « prévention » ou la « répression ». Cette dernière ne serait qu'un assujettissement imposé à une norme inconnue du «vivre ensemble ». Toutes ces représentations bloquent le processus d'invention et de réalisation stratégique de chaque individu pour sa vie future avec tous. Or, ce blocage a pour corollaire immédiat la rébellion. ...Afin d'éviter cela, tentons d'imposer une visée éthique à la réflexion éducative.

 

2.2 Vers une visée éthique de l'éducation

 

La visée éthique se placerait du côté de l'orientation vers " une vie bonne ". Elle prendrait des sens pluriels et différents selon les situations et les contextes alors que la Norme morale s'imposerait du dehors et contraindrait. Car, là où la morale est une règle extérieure a priori quel que soit le contexte, l'éthique libère et délivre une vision personnelle du monde. Là où la morale dicte de ne pas agir pour ne pas apparaître tel ou tel aux yeux des autres, l'éthique dicte de ne pas être tel ou tel à ses propres yeux sans entrer dans le solipsisme. La " vie bonne " n'a aucun sens a priori, elle doit être réfléchie avec et pour les autres dans ce contexte précis, et par soi selon la notion " d'estime de soi " comme vertu solitaire.

L'éthique est de l'ordre de la praxis de l'action pour une décision individuelle ou pour celle d'une micro-société. L'éthique est toujours un mouvement interne auto-référé. C'est une affirmation ou un refus qui devient paradoxalement l'aune à laquelle chacun peut reconstruire pour lui-même et intégrer et résoudre les conflits de devoirs que génère la perspective morale. L'éthique est une réponse de l'intérieur à ce qui s'impose de l'extérieur.

A l'ordre moral ou/et déontologique toujours susceptible de déshumaniser des visées individuelles au profit de son propre maintien en tant que norme, norme pouvant en définitive devenir extérieure à tous les humains, répondrait la finalité éthique dès lors qu'elle permettrait d'être en accord avec soi-même au plus profond de soi, dans un souci de l'autre sans lequel n'existe pas l'estime de soi.

Il n'existe pas de norme absolue du bien, mais seulement l'épreuve dans toute existence de l'expérience de l'échec, de la solitude, puis de la souffrance psychologique qui en résulte. Par ces expériences négatives, on peut donc opérer une conversion de choix. Cette "catharsis" entraîne l'humain vers la construction d'une personnalité authentique. Par ce processus, il découvre l'éthique comme art de diriger sa conduite, art permettant la symbiose au sein de l'action entre la conviction et le souci des conséquences prévisibles.

 

2.3 Vers une sagesse pratique des éducateurs

 

La « Sagesse est toujours liée au jugement en situation pour laquelle la conviction est plus décisive que la règle ». Pour la comprendre, il faudrait approprier le sens du concept clé de Paul Ricoeur le « Prochain ». Cela signifie la double existence du proche et du lointain et implique la règle de réciprocité, à savoir: " n'exerce par le pouvoir sur autrui que tu le laisses sans pouvoir sur toi Il Donc, respecter autrui, c'est trouver la distance juste, c'est savoir être bienveillant afin de permettre à toute personne de devenir autonome.

 

Cette sagesse pratique nécessite un jugement qui s'opère selon un langage spécifique. Ce n'est ni une preuve scientifique, ni une séduction sophistique mais une argumentation de l'acceptable, voire l'expression de compromis inédits dus à une interprétation qui est à chaque fois une reconstitution singularisée. " L'imagination retrouve après coup la règle appropriée sous laquelle placer l'expérience singularisée "écrit P.Ricoeur.

Cette insistance sur l'imagination permet à cet auteur de ne pas oublier que le jugement n'est pas seulement une opération intellectuelle: c'est aussi un jugement de personnes. Là également, en effet, l'imagination est nécessaire pour suppléer la loi et aller jusqu'à la singularité des personnes et des situations, un peu au sens où Aristote complète la justice par le sens de l'équité. " La sagesse pratique consiste à inventer les conduites qui satisferont le plus à l'exception que demande la sollicitude en trahissant le moins possible la règle.8

Le jugement est alors inséparable de la reconnaissance d'un sujet capable, digne à la fois d'estime et de respect, qui récapitule les différents aspects, déjà indiqués, de la responsabilité et de la fragilité du sujet. Pour ce philosophe, il est impossible de dissocier ces deux visages de la personne, celui de la capacité et de la responsabilité, particulièrement digne d'estime, et celui de la fragilité, de la vulnérabilité, particulièrement digne de respect.

 

II existe donc un lien d'implication mutuel entre l'estime de soi et l'évaluation éthique des actions qui visent à la " vie bonne " .Ensemble, estime de soi et respect de soi définissent la dimension éthique de soi.

 

Mais comment y advenir ? Cela ne serait possible que si l'on est capable de se désigner comme les locuteurs de ses énonciations, les agents de ses actions, les héros et les narrateurs des histoires racontées sur soi-même .Estime de soi et respect de soi ne pouvant exister que sous l'égide de la réflexivité d'un sujet capable.

 

En guise de conclusion: quelques visées ultimes

 

Dans la cité actuelle ne se laisser envahir, ni par les discours experts savants (économiques, médicaux, juridiques, sociologiques, psychologiques...) ni par une imposition de normes, ni par des mots-masques commandant l'action. Seuls des débats contradictoires, des récits d'experts pluriels et singularisés permettront l'entrée dans le « jugement éthique » et la découverte de soi comme une « personne » en même temps fragile et responsable.

Car à tout âge le récit de l'histoire des systèmes de concepts et valeurs propres à la philosophie mais aussi de l'histoire des mentalités, de l'histoire des religions et de l'histoire socio-politique demeure un rempart incontournable pour l'éducation et la formation de tout citoyen. Comme le pensait Hannah Arendt, la pensée est toujours vigilance à l'égard de l'événement inattendu et seule la compréhension permise par la connaissance de nombreux éclairages culturels l'autorise. Min que les individus jugent par eux-mêmes leur histoire

 

8 cf. Soi-rnêrne comme un autre, p 312.

 

 

présente et la réinventent en agissant, il faudrait restaurer la connaissance des diverses fondations originaires des civilisations et de leurs créations spirituelles dans leur pluralité. Le surgissement du « monde commun » des humains est dépendant de la perception du surgissement des perspectives. Sans ces enseignements sous forme de mises en scène diachroniques, « le monde commun » est perdu et seule une collection d'individus isolés demeure: individus « dé-liés », « dé-sintéressés » et soumis à la « désolation » et aux idéologies en vogue commentant les faits épars et divers. Ces « hommes du souci » quotidien entrent alors dans un « monde désenchanté » et risquent tous les futurs éventuels. ..L'oubli et le refus de l'enseignement de la narration de récits culturels singularisés pourraient équivaloir à des signes annonciateurs de la perte de toute cité. ..

 

Christiane PEYRON BONJAN

 

Professeur des Universités.

 

UMR ADEF AIX-MARSEILLE

 

 

Colloque à Dijon 2003 publication d’un article : philosophes en sciences de l’éducation

Anne Marie Drouin Hans

Philosophie de l’éducation synthèse et autres philosophes

Colloque : La philosophie saisie par l’éducation

 

 

I Des incivilités au civisme

Dernier sursaut des jeunes dans une société en décomposition avec certitudes de  réification technologique.

Vouloir vivre et espoir d’intégration sociale : sursaut de la jeunesse des banlieues. Energie à canaliser.

L’apathie des adultes est inquiétante. N’allant plus voter, ne croyant pas à une quelconque amélioration de l’espoir, violence par procuration à la télévision.

Violence : risque de mini guerre civile larvée. Apathie : porte ouverte aux beaux parleurs démagogues : risque de totalitarisme larvé

 

La corps social est en décomposition : anciens parqués, jeunes désespérés. De moins en moins de lits d’hôpitaux : loi du profit. Economie mondiale imprévisible et quasi-ingérable.

Les éducateurs les plus humanistes n’osent plus former à cette société là. Comment éduquer quand on a si peu de passion ? L’éducation passe par le désir, la passion, l’éros (Edgar Morin, la tête bien faite)…

 

En 1977 : dans les écoles normales d’instituteurs, les gens étaient impliqués dans l’éducation : ils offraient la culture à d’autres. A la création des IUFM, sous Michel Rocard, cela a basculé : ce n’était plus des gens qui sortaient du bac ou du brevet. Le concours était passé pour raison alimentaire. Il n’y avait plus l’énergie des hussards noirs de la république ou des normaliens.

 

La cité est en danger

Civisme : vertu des personnes favorables au régime (sens premier). 1835 : Zèle du citoyen pour son pays.

Kant Réflexions sur l’éducation : morale citoyenne Le citoyen doit prendre à cœur la société comme si  le contrat social comme s’il l’avait crée, et la loi comme s’il l’avait lui-même votée.

Instruction civique J. Ferry 28 mars 1882 ; objectifs formation historique morale et  sociale qui les prépare au rôle du citoyen :

Citoyenneté : honnêteté, courage, refus du racisme, défense des valeurs de la république.

Insertion professionnalisée des jeunes et formation aux nouvelles technologies au détriment de l’instruction civique. Elle est souvent délaissée par les profs d’histoire géo qui préfèrent enseigner leur matière. Instruction civique introduite dans l’organisation scolaire (délégué, vie de la classe) pour remédier à ce problème.

 

Peinture impressionniste de la société

Risque du corps social

Prégnance des luttes des partis

Sentiment d’instabilité qui rappelle la période sophistique.

Suffrage et conviction appuyée sur l’éloquence.

L’annonce de la mort de Dieu (Nietzche) et la culture de désublimation (Baudrillard) impriment le refus de toute sacralisation.

Les démocraties ont basculé dans l’au-delà du devoir. L’éthique n’entraîne aucun sacrifice de soi. L’ère du vide Lipovetski.

Le monde moderne pourrait s’inspirer des principes de prudence des premiers sophistes. Prudence, vertu (courage, force, implication).

Economie attelée à éthique et politique à la nécessité du civisme pour tous.

 

Philosophie de l’éducation

Donner de l’énergie semble primordial pour la survie de la société.

Un acteur éducateur social homme de décision ou homme de terrain se doit de s‘interroger sur le type de société qu’il souhaite pour construire son projet éducatif.

La fonction de l’école est de former l’esprit des gens, pas de donner du travail aux gens.

Quand plus de recherche fondamentale financée par l’état, seulement par des entreprises : ça débouche sur des sociétés qui ne pensent plus.

Ecole : rempart contre la société mercantile pour le plus offrant…

Nécessité pour éduquer de savoir pour quoi et pourquoi l’éducation.

Sinon,  le professeur instructeur peut être remplacé par l’ordinateur.

Sinon producteur de singes savant à toute question posée : que seraient ces adultes qui ne sauraient que répéter des choses déjà apprises.

Education : inventer des stratégies par rapport à l’imprévu.

Dangerosité des habitus

 

Qu’est ce qu’un individu éduqué ? Processus de réalisation de soi

Aristote vivant traversé d’énergie et de puissance.

Passage d’un être en puissance à un être en acte.

Sous peine de ne rien comprendre éviter la pensée cartésienne.

La compréhension d’un ado à risques ne peut être faite à l’aide de fichiers. Ils figent leur implication dans la vie.

Le sens du vivant ne peut être résumé à des fichiers de description.

Dilthey philosophe du 19ème siècle s’oppose à Durkheim pour les sciences humaines

Durkheim : pour comprendre le suicide il faut inventer le modèle théorique universel.

Prendre les faits humains comme des choses. C’est à cette condition que cela peut être considéré comme scientifique.

Dilthey : Les sciences humaines ne peuvent pas être des sciences explicatives, elles ne peuvent être que des sciences interprétatives de faits humaine individuels. Opposition de genre.

Tenter d’expliquer au lieu d’essayer de comprendre

Système social : laisser faire et observer, puis essayer d’expliquer après. Explication en aval, pas en amont. D’où paralysie.

Bachelard : éviter coûte que coûte toute ankylose de la pensée. Toute pensée véhicule toujours un inconscient qui emprisonne le mécanisme de réflexion.  L’obstacle le plus important est la société elle-même avec ses mécanismes d’analyse.

 

Pour une éthique de la responsabilité

Personne ne peut affirmer que ces ados à risque n’aient aucun sens de la responsabilité.

Parents qui disent : ce que tu apprends ne sert à rien, regarde ce que je suis…

Passer à l’acte… Bernard Stiegler

Apprendre à l’école code social… Pas de valorisation de ceux qui ont bien réussi leurs études dans les médias, mais plutôt de l’argent et des stars.

Personne ne peut évoluer sans la participation de tous. L’essentiel des communications des travailleurs sociaux devraient être orienté vers la compréhension des difficultés.

Culture de sublimation

 

Vers une refonte de la pensée

Les sociétés ont les institutions éducatives qu’elles méritent.

 

Contre un confort idéologique :

Idéologie des allants de soi ou reflets des habitus.

1er danger : idéalisme (le Bien et le Juste).

Uniformisation : socialiser intégrer insérer. Norme

Educere : conduire hors de soi. Soi fondamental. On ne peut être éduqué sans la compréhension des différences de chacun.  Plaquer une norme en face d’un sujet assujetti ailleurs vide de sens. Je suis là pour l’aider à, l’assister…

L’insertion de qui que soit dans une société ne peut dépendre que d’une volonté personnelle. Il faut présenter de multiples récits d’intégration pour qu’un serve de déclic.

L’éducateur ne peut que témoigner que du monde.

Etre éducateur c’est entrer dans la science des différences…

 

2ème danger : le causalisme : être éducateur suppose suspendre l’évaluation si telle cause, telle effet…

La temporalité du vécu se double d’assujettissement à des groupes, cultures, familles…

Ex : phénomène de résilience… de Cyrulnik

Les vilains petits canards : ils avaient tout pour ne rien devenir... Mais ils ont transcendé leur vie…Au départ psychothérapeute puis éthologue…  Konrad Lorenz : phénomène d’empreinte.

Répression sans compréhension conduit à l’aliénation.

 

Vers une visée éthique de l’éducation

Grec Aristote Ricoeur Vie bonne : qu’est ce qu’une vie réussie ? Ferry

L’éthique libère et délivre une vision personnelle du monde.

Estime de soi : Ricoeur

Ethique : mouvement interne auto-r&e

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